Dr Taybe Ngaba – « Le trentenaire de la Cemac est l’occasion de peaufiner des stratégies pour tenir le pari d’une intégration régionale totale et réussie en Afrique Centrale »

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Promoteur du Festival international FII Moundang du Tchad et du Cameroun, Promoteur de la route des festivals de la CEMAC, Directeur des Entreprises Touristiques au Ministère du Tourisme et des Loisirs.

Faut-il vraiment célébrer les 30 ans de la Cemac ?

La célébration des noces de perles de la Cemac est un moment important du vivre ensemble dans notre sous-région. En effet, c’est le lieu de faire une rétrospective afin d’établir le bilan des avancées observées, les contraintes y afférentes et les défis qui subsistent à cet effet. Néanmoins, je voudrais bien voir le verre à moitié plein. Au-delà des festivités, c’est l’occasion idoine de peaufiner des stratégies dans le but de mobiliser à nouveau les acteurs de tout bord et redoubler d’efforts pour tenir le pari d’une intégration régionale totale et réussie en Afrique Centrale.

Quelle place faut-il accorder à la culture dans le cadre de l’intégration régionale ?

La culture joue un rôle essentiel et déterminant, je pourrais même dire que c’est l’un des maillons qui a manqué pour mettre en œuvre le processus d’intégration dans notre sous-région. À date et depuis quelques années déjà, l’on observe que les acteurs culturels, les communautés socio-culturelles de part et d’autre des frontières, de même qu’à l’international se sont saisis de la question. Une façon de rappeler aux dirigeants politiques impliqués que la culture porte en elle les germes ontologiques de l’intégration des peuples.

Les festivals et foires ça et là organisés sont-ils aujourd’hui de simples effets de mode ou alors de parfaits vecteurs d’intégration ?

Ces manifestations très souvent organisées ont pour la plupart un fort ancrage socioculturel, des vocations économiques et touristiques ; donc ce serait anodin de penser à un simple effet de mode. D’ailleurs, ces festivals et foires constituent un réel indicateur de ce qu’est la demande et la commande actuelles du vivre ensemble des peuples. Ces peuples qui sous l’ère coloniale ont été séparés à travers des frontières internationales ; mais qui aujourd’hui continuent de partager la même histoire à travers des mouvements de part et d’autre de ces mêmes frontières héritées de la colonisation. Cet aspect des choses est une situation que les autorités politiques de la Cemac devraient saisir pour construire la perspective d’une intégration en dynamisant cette énergie intégrative.

Quels sont les axes clés à retenir en 2024 pour ce qui est du Festival international FII Moundang du Tchad et du Cameroun dont vous êtes le promoteur ?

À propos de ce festival, l’année 2024 est une année charnière qui nous donne la possibilité de poursuivre la consolidation des acquis de la 1ère édition organisé en Avril 2023 à Kaelle. Outre cet enjeu, il est question de continuer la maturation des préparatifs de la seconde édition qui se tiendra en 2025 du côté de la République sœur du Tchad. Donc 2024 est une année marquée par une grande intensité de travail dans le sillage de la promotion et la valorisation de la culture Moundang.

Quel est l’enjeu de la valorisation de cette culture dans un contexte d’intégration régionale ?

À travers cette valorisation, les enjeux culturels et touristiques en Afrique Centrale se conjuguent. Ceci impose une forte idée de booster davantage la dynamique socioculturel en cours en Afrique Centrale. En effet, ce type de festival fonde de grandes opportunités touristiques sur plusieurs plans pour mobiliser des moyens financiers, logistiques et techniques afin de mieux articuler l’organisation et pérenniser ces festivals et foires. À date, nous sommes porteur du projet de route des festivals de la CEMAC . Un projet pour lequel nous sollicitons l’accompagnement des institutions de la sous-région avec en prime la Commission de la Cemac ; car, il est indispensable de tenir les défis liés à la planification, à l’organisation et au marketing de ce modèle d’intégration régionale par les peuples. Pour finir, nous souhaitons bon vent à la célébration du trentenaire de la Cemac, que les peuples s’en saisissent pleinement.

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