Performances minières – Eramet termine l’année 2023 en baisse

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1,56 milliards d’euros, c’est le recul qu’a affiché le groupe minier français sur son chiffre d’affaires comme renseigne ses résultats de l’année 2023 rendus publique le 21 Février 2024.

Selon les données mis à jour par le géant français, son activité a connu une baisse dans la quasi-totalité des compartiments. Le chiffre d’affaires a baissé de 1,56 milliards d’euros soit 29%, passant de 5,3 milliards d‘euros en 2022 à 3,82 milliards d’euros en 2023, soit un recul de 29%. Dans la même mouvance, le bénéfice net s’est hissé à 109 millions d’euros (71,6 milliards de Fcfa) en 2023 contre 740 millions d’euros (486 milliards de Fcfa) en glissement annuel, soit une régression de 631 millions d’euros (414,8 milliards F).

Outre la contre-performance observée au niveau des bénéfices, le rapport fait état d’une baisse considérable de l’excédent brut d’exploitation du groupe. Selon les données, cet excédent (indice qui représente les revenus d’une entreprise avant le paiement des intérêts, des impôts, des provisions sur immobilisations et des dotations aux amortissements) s’est établi à 59% en 2023, 772 millions d’euros (507,5 milliards de Fcfa) pour être précis, soit une baisse significative de 1 373 millions d’euros par rapport aux 2145 millions d’euros de l’exercice 2022.

Alors que Eramet est en plein boycott de son site de rutile d’Akonolinga au Cameroun pour un fort redéploiement fortement au Gabon, le groupe liste les causes de cette mauvaise performance. De prime abord, la baisse des prix des matières premières sur le marché mondial notamment le manganèse et le nickel. D’après les explications du groupe minier, l’indice de prix (CRU) du minerai de manganèse (CIF Chine 44 %) a atteint 4,8 dollars (environ 4.5 euros) la métrique en moyenne sur 2023 soit une baisse de 20% par rapport à 2022 malgré une stabilisation autour de 4,2 dollars (3.6 euros) fin novembre. Par ailleurs, le prix du minerai de nickel (1,8% CIF Chine) s’est établi en moyenne à 89 dollars (82 euros) par titre hydrotimétrique (th) en 2023, soit un recul de 23%. Ensuite, Eramet met en avant d’autres paramètres pour justifier cette tendance à la baisse, singulièrement les tensions géopolitiques, les risques climatiques, la crise logistique des conteneurs et même la question de la dette à restructurer.

À propos de ladite dette, le groupe avait annoncé avoir conclu un accord avec l’Etat français le 04 Mars 2024 ; objectif, renforcer le bilan de sa filiale, la Société Le Nickel (SLN) qui fait face à de grandes difficultés. D’après les termes de l’accord, « Les 320 millions d’euros de prêts existants de l’Etat à la SLN, actuellement consolidés en dette financière dans les comptes du groupe, seront ainsi transformés en quasi-fonds propres, assimilables comptablement à des capitaux propres dans les comptes consolidés d’Eramet » confie le groupe.

Globalement, la situation financière décroissante de la compagnie pourrait se poursuivre au cours de l’année 2024, le groupe minier et métallurgique ayant même prévenu que ses résultats du premier semestre 2024 devraient être sensiblement inférieurs à ceux du second semestre en raison de la faiblesse des prix du manganèse et du nickel, une suite de contre-performance tel que déjà observée en 2023.

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