En rendant public son rapport 2023 sur l’indice mondial du crime organisé, Global Initiative a clairement identifié toutes les parties qui interviennent dans l’encadrement et la promotion du crime organisé au Cameroun.
Selon ledit rapport, au Cameroun, les groupes de type mafieux font partie des acteurs de la criminalité. Ceux-ci sont principalement constitués de groupes terroristes qui se livrent à des activités criminelles organisées, des groupes sécessionnistes armés ou des gangs urbains de jeunes. Leurs activités sont concentrées autour d’enlèvements contre rançon, l’extorsion et les cambriolages. Si la majorité des groupes armés séparatistes du nord-ouest et du sud-ouest du Cameroun sont impliqués dans une certaine mesure dans des activités illicites et criminelles, certaines factions se sont effectivement transformées en groupes de type mafieux et se livrent principalement à la contrebande et à l’extorsion.
Autre acteur, les réseaux criminels qui prolifèrent dans le pays notamment les groupes de kidnappeurs opérant dans la région de l’Adamaoua, les voleurs à main armée et les trafiquants dans la région de l’est et les réseaux criminels exploitant le conflit dans les régions du sud-ouest et du nord-ouest. Ces groupes sont impliqués dans diverses activités criminelles, notamment le trafic de drogue, le trafic d’armes, les enlèvements, les détournements de véhicule, le blanchiment d’argent, le commerce illégal de carburant et l’exploitation forestière illégale.
Si le rapport cite l‘implication des groupes criminels venus des pays voisins comme le Tchad, la République centrafricaine et même à l’intérieur du territoire camerounais; le même rapport indique qu’il existe également des preuves suggérant l’implication d’acteurs criminels d’autres parties du monde tels que des propriétaires d’entreprises chinoises, des fonctionnaires turcs, en particulier pour permettre la traite des personnes en facilitant l’octroi de visas avec peu de contrôle.
Au niveau de l’administration publique, les niveaux élevés de corruption dans les institutions fournissent potentiellement un lieu sûr pour les acteurs de la criminalité. En effet, la corruption des fonctionnaires implique principalement le détournement de fonds publics et l’abus de pouvoir. Des actes qui facilitent d’autres activités criminelles avec l’implication des fonctionnaires et élites politiques, lesquels profitent illégalement du carburant, du bois, des espèces sauvages, de l’or et des diamants.
Dans le secteur privé, les banques, les opérateurs forestiers et d’espèces sauvages, les sociétés minières, les agents immobiliers, les bureaux de change, les négociants en métaux précieux et en pierres précieuses et les notaires sont quelques-uns des acteurs sectoriels de la criminalité. D’ ailleurs, ils sont très souvent exposés aux systèmes de blanchiment d’argent ou au financement du terrorisme.