Dans une déclaration rendue publique le 12 septembre 2023 à Yaoundé, quatre organisations de la société civile ont demandé à ce que les responsabilités soient établies et éventuellement réclamer des compensations à la société Glencore.
Cinq représentations de la société civile à savoir : le Service National Justice et Paix de l’Eglise Catholique (SNJP), Conseil des Eglises Protestantes du Cameroun (CEPCA), Association Culturelle Islamique du Cameroun (ACIC), Transparency International Cameroon (TI-Cameroon), La Coalition Camerounaise Publish What You Pay (PWYPCameroon), sont montés au créneau afin de tirer la sonnette d’alarme, face à la presse le 12 septembre à Yaoundé.
« Depuis le début des procès engagés devant les tribunaux américains et britanniques et les aveux de corruption obtenus du géant Suisse Glencore dans les opérations de vente international du pétrole brute ; la société civile camerounaise intervenant dans la gouvernance, la transparence et la redevabilité dans le secteur extractif, a fait de nombreuse interventions et déclarations afin de susciter l’intervention du gouvernement camerounais pour apporter la lumières dans ce vaste scandale de corruption d’une part, et établir les responsabilités et éventuellement réclamer des compensations à la société Glencore d’une part du fait du manque à gagner résultant des transactions douteuses avec le personnel dans entreprises parapubliques (SNH et SONARA) », peut-on lire dans la déclaration.
Alors que ladite affaire jusqu’ici n’a trouvé aucune voie d’issu, une session du Comité de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE) s’est tenue dans le but de faire le point en ce qui concerne les différentes actions entreprises jusqu’ici. De là, ladite commission a pu noter que : une commission d’enquête a été mise sur pieds par la haute hiérarchie du gouvernement camerounais ; que la Société Nationale des Hydrocarbures (SNH) a opté pour une approche administrative de cette affaire en lieu et place de l’approche judiciaire qui s’ouvrait également comme option. Que la SNH a eu à saisir Glencore afin d’obtenir de celle-ci l’identité des membres de son personnel incriminés dans lesdites transactions ; que Glencore n’a pas répondu favorablement à l’interpellation de la SNH et a plutôt évoqué la clause dite d’anonymat comme fondement de son refus. Que la SNH affirme également avoir saisi le Procureur du Tribunal américain relativement à la levée de la clause d’anonymat donc la demande est restée sans suite ; que la SNH contrairement à la République Démocratique du Congo (RDC) n’a pas opté pour une éventuelle négociation ; Toute chose qui écarte jusqu’à présent d’envisager d’éventuelles compensations donc, des ressources énormes pour le Cameroun; que la Société Nationale de Raffinerie (SONARA) attend pour sa part encore les preuves des aveux de Glencore devant les tribunaux ; que la représentante de Glencore présente à la session du Comité ITIE s’est refusée à toute déclaration car dit-elle, elle a été invitée comme simple observateur ; que le Comité ITIE a eu à préciser que ni la SNI1 ni la SONARA ne sont directement accusées dans ce scandale, ces deux entreprises sont au regard des aveux de Glencore plutôt des victimes des actions malveillantes de leurs personnels et du géant Suisse Glencore.
Au regard de ce qui précède, les OSC signataires continuent de demander : qu’en plus des efforts déployés par la SNI-I que le gouvernement camerounais mette tout en œuvre pour faire toute la lumière et établir les responsabilités dans cette affaire qui, non seulement a terni l’image du Cameroun mais a surtout engendré d’importantes pertes de revenus pour l’Etat; que le Gouvernement s’emploie à préconiser désormais la conclusion de contrats sans clauses de confidentialité et d’anonymat dans les industries extractives ; que la SONARA, prenne l’exemple de la SNH, qu’elle recherche par tous les moyens la vérité et les coupables, et qu’elle demande des dédommagements au lieu de rester et d’attendre les preuves sans rien faire ; que le Gouvernement camerounais à l’exemple de celui de la RDC, entreprenne des démarches auprès de Glencore afin de récupérer les compensations et autres dédommagements car, le Cameroun a besoin des ressources pour financer son développement.