C’est l’essentiel à retenir des récentes missions de vérifications effectuées par les agents de la Commission Nationale Anti-corruption, lesquelles ont conclues à l’établissement d’importants indices de corruption et de malversations financières au sein de cette entreprise publique.
« Tous ceux qui s’enrichissent illicitement, en spoliant l’Etat, à quelque niveau que ce soit, vont rendre des comptes.», cette maxime chère au Chef de l’État le 31 décembre 2022 semble davantage poussé le vent d’une vaste campagne d’assainissement des mœurs dans les administrations publiques et para publiques et la société de recouvrement des créances du Cameroun en est la parfaite illustration.
En effet, des missions d’investigation, de contrôle et de vérification dépêchées sur le terrain semblent avoir récoltées des indices de preuves contre certains responsables de cette entreprise publique.
En gros, c’est une enveloppe de plus de 240 millions de FCFA exprimée et les motifs y afférents ne sont pas une nouveauté.
De manière pratique, les faits qualifiables de fautes de gestion tournent singulièrement autour des abandons de créances, des recrutements irréguliers, le paiement des surprimes de recouvrement, de la légèreté dans la gestion des ex-employés BIAO, du fractionnement des marchés publics; pire encore la Conac a pu déceler des éléments sur la violation des résolutions du Conseil d’Administration, etc.
Au sujet des irrégularités qualifiées de malversations, les fins limiers ont identifiés des problèmes sur la gestion opaque d’une partie de la seconde tranche des droits sociaux, des surplus accordés indument aux personnels et bien plus.
Alors que le Chef de l’Etat avait érigé le cap d’une véritable restructuration en 2022 avec la nomination de nouveaux responsables; il est convient de rappeller que le dernier rapport publié en novembre 2022 par la Conac faisait état d’un préjudice évalué à plus de 24 milliards de FCFA, les deux derniers administrateurs principaux ayant d’ailleurs été mis en cause, les motifs ayant été indiqués.
À cet effet, il avait été reproché à ces administrateurs des irrégularités qualifiées de fautes de gestion avec en prime la disparition des dossiers, les abandons de créances, l’annulation de créances, l’écart sur les données relatives au recouvrement et aux indemnisations 2012. Bien plus encore, il s’agit d’une gestion relativement occulte via le non-respect des reliquats de primes de bilan et de recouvrement, la préparation et la présentation des budgets en déséquilibres au Conseil d’Administration, l’accroissement injustifiée de la masse salariale…etc.
Au rang des irrégularités qualifiés de malversations financières, il était question de l’implication de l’administrateur principal dans un réseau d’extorsion des fonds destinés aux bénéficiaires des chèques de paiement, la rétention irrégulière d’une fraction des primes accordées par le Conseil d’Administration au personnel, le laxisme dans le traitement du dossier des ex-employés, lequel avait créé un important préjudice dû aux impôts non prélevés, etc. De manière cumulé, c’est une enveloppe de plus de 19 milliards de francs CFA qui avait été estimé par les services chargés d’investiger.
Bien que des actions aient été entreprises par le passé notamment, la traduction devant le Conseil de Discipline Budgétaire et Financière (Cdbf) des Services du Contrôle Supérieur de l’Etat (Consupe) et traduction devant les autres juridictions compétentes, la Conac prône pour la tolérance zéro à l’endroit des mis en cause, tous doivent rendre gorge.
À ce propos, elle invite les instances de surveillance au rang desquelles le Ministère des Finances voir le Consupe à procéder non seulement à un audit récurent de la gestion de la SRC, mais aussi, à prendre des mesures particulières vis à vis des débiteurs appartenant à l’élite politique et même administrative; ces actions louables ont pour but d’avoir une idée précise du profil des auteurs, des complices et des bénéficiaires des pratiques sinueuses observées au sein de cette entreprise.
Qu’il s’agisse d’actions individuelles ou collectives, la Conac est résolument tournée vers un nouveau cap dans la lutte pour l’assainissement des mœurs en matière de gestion des finances publiques et la Société de recouvrement des créances du Cameroun fait parti du lot, car comme le prescrit une source au Ministère des Finances, « les créances confiées à la SRC par l’Etat sont des créances souveraines, inaliénables et imprescriptibles.»
Martial OBIONA