Sous le haut patronage du Ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille, le Salon International de la Femme Africaine (SIFA) a officiellement lancé sa 2ème édition le 06 Mars 2023 à la Chambre de Commerce de Yaoundé. Au cours ce lancement, le Fonds des Nations Unies pour la Population a sensibilisé les femmes sur le Bodyrignt, un concept qui vise à combattre les violences faites aux femmes via les réseaux sociaux.
Entre allocutions, intermèdes, le cap de la 2ème édition du Sifa a été lancé, couplé au lancement régional de la 38 ème édition de la journée internationale de la femme. Alors que la femme est désormais interpellée à prendre le taureau du numérique par les cornes ; il convient de rappeler que les violences basées sur le genre ne se sont pas estompées, les réseaux sociaux étant devenus la vitrine en termes de promotion de ladite violence. C’est dans cet ordre que l’UNFPA (United Nations Population Fund) a lancé la campagne dénommée « body right ». Apostrophant les effets néfastes que subissent les femmes à travers les réseaux sociaux notamment des atteintes physiques, morales et même psychiques mettant en jeu leur intégrité, il est devenu impérieux pour cet organisme onusien de mettre en avant un cadre pour la sensibilisation des femmes.
Le déployé de ce cadre particulier a été évalué par Liliane Munezero, coordonnatrice du volet violence basée sur le genre à l’unfpa qui, au regard d’une enquête affirme, 85% de femmes révèlent avoir été témoins d’actes de violence en ligne contre 40% de femmes qui la subisse de manière pratique. Le concept body right a donc pour objectif de stopper largement les violences basées sur le genre car, le constat fait état de ce que l’on a quitté le stade de la violence physique côté de coups et blessures pour migrer vers la violence virtuelle à travers l’exposition de la nudité des tiers, le harcèlement, les menaces en toutes formes sur la toile.
À cet égard, les coups portés par cette pratique ont eu pour conséquences le rejet des tiers, les suicides voir la perte d’emploi, autant d’impacts néfastes à l’heure où le monde passe vers un nouveau cap en termes de digitalisation de l’espace planétaire. De manière pratique, le message que l’UNFPA veut partager à travers cette campagne est celui de la valorisation et de la protection du corps de la femme d’où le slogan my body my right. Il est donc question de comprendre que le corps d’une femme est sa propriété personnelle, elle a le droit d’en disposer à guise sans qu’un tiers puisse la menacer, harceler ou frapper.
Depuis le lancement de cette campagne, la visée recherchée est la mise en place d’un mécanisme de protection face aux violences endurées par les femmes en ligne, d’ailleurs les plateformes en ligne et les médias font office à la promotion de cette initiative qui se veut salutaire et bénéfique pour davantage sécuriser la femme. En outre, le message ainsi envoyé s’adresse non seulement au gouvernement, aux propriétaires de plateformes en ligne, aux grands décideurs mais aussi aux hommes qui doivent jouer leur partition dans le cadre de cette lutte.
Ainsi, il s’agit d’engager une grande mobilisation en vue d’accomplir des actions concrètes et concertées ; s’il est par exemple possible de poursuivre des tiers rendus coupables d’usage de faux des logos ou de documents, il faudrait au regard de Liliane Munezero d’entreprendre des actions bien plus au delà afin de garantir une sécurité à la femme et la jeune fille d’où cet appel qui est lancé à l’endroit de toutes les composantes citées plus haut.
Dans la même strate des allocutions, le délégué régional du Ministère de la promotion de la femme et de la Famille pour le centre, après avoir exprimé de manière sommaire, exemples à l’appui les jérémiades liés aux violences basées sur le genre; a défendu la mise en place d’une plateforme régionale de lutte contre les violences basées sur le genre souhaitant par là, que les autorités compétentes agissent en dotant cette plate-forme de moyens nécessaires à l’accomplissement des missions y afférentes.
Si le Représentant du Gouverneur de la région du Centre s’est bien porté garant de transmettre tous les messages exprimés, il appert important de rappeler que le Sifa qui est à sa 2ème édition est le regroupement d’une dizaine d’associations de femmes et filles autour de l’Ong Voesda et dont l’objectif est de valoriser la femme et la fille africaine en général avec une particulière attention sur la femme camerounaise tel que renseigne Andrée Aline Ndzana Essono, Présidente de l’association Bito.
Alors que les solennités du Sifa 2023 se poursuivent, plusieurs activités meubleront ce salon ; avec entre autres des causeries éducatives, des thématiques sur l’autonomisation de la femme, des ateliers de formations jusqu’à l’élection Miss Sifa qui interviendra le 08 Mars 2023 bien que les attentions restent postées vers la 38 ème édition de la journée internationale de la femme dont le thème retenu est, « Pour un monde digital inclusif : innovation et technologies pour l’égalité des sexes ».
Martial OBIONA
