« L’envie de changer les choses surpasse les difficultés, et le besoin d’apporter positivement à sa communauté et à son pays devient un impératif »
Qui est formellement Charlotte Horore Bell Bebga ?
C’est déjà une épouse, une mère doublé d’une casquette d’entrepreneure et fondatrice d’association. Née à Edéa dans la région du Littoral, je suis également ingénieur en informatique.
Quelle est l’histoire derrière l’entrepreneure que vous êtes devenue ?
Pour la petite histoire, mon parcours scolaire et professionnel est assez hors-normes, j’obtiens mon Baccalauréat C option mathématiques et physiques à 18 ans puis une inscription à l’Université pour étudier les Mathématiques supérieurs. Plutard j’éprouve le désir de suivre une formation professionnelle en informatique sanctionné en 2011 par l’obtention du diplôme d’ingénieur des travaux informatiques option administration des systèmes et réseaux informatiques ; une consécration qui appellera une autre en 2016 par l’obtention d’un Master 2 en gestion des projets informatiques.
Pour ce qui est de mon parcours professionnel, il commence en 2011 avec tour à tour la casquette d’ingénieur d’études de projets technico commerciales au sein d’un cabinet camper dans la prestation des services informatiques ; ensuite j’officierais comme ingénieur support informatique pour une multinationale spécialisé dans la métallurgie, en bref c’est 07 années passées dans le privé avant de m’auto employer pour la suite.
A quel moment est né l’emportement entrepreneurial ?
La graine entrepreneuriale commence à germer lors d’une conférence où j’officie en tant speaker mais beaucoup plus des manquements observées sur l’implication de la gente féminine au numérique. C’est dans cet esprit que je crée Likalo Group, une entreprise de développement de solutions technologiques et de communication digitale pour les entreprises ; d’ailleurs, soucieuse d’inspirer et accompagner les femmes et les jeunes filles dans les TIC, Africanwits voit le jour avec le soutien de 04 autres femmes ; l’idée, la création d’un incubateur technologique pour les femmes entrepreneures africaines.
Parlant justement de l’association Africanwits c’est quoi l’esprit de ce dessein et quelle est sa portée aujourd’hui ?
L’esprit de cette association est de créer une communauté autour de la femme afin d’aider ces filles et femmes non seulement à bâtir une meilleure carrière mais encore à trouver des modèles pouvant les accompagner dans leur cursus entrepreneurial au regard des opportunités que fait naitre l’univers numérique. Avec l’association AfricanWITS à ce jour, c’est plus de 1000 femmes formées aux métiers des technologies de l’information et de la communication, des dons divers aux associations féminines, l’accompagnement et l’insertion professionnelle de plusieurs filles et femmes. Avec l’entreprise Likalo Group, nous avons développés un programme d’éducation aux fondamentaux de la cyber sécurité appelé CyberMuna qui est propose un site web et une application mobile avec du contenus pédagogique qui est aujourd’hui utilisé dans les écoles au Cameroun et dans d’autres pays comme la France, Madagascar.
Peut-on quantifier le sacrifice autour de l’exercice de plusieurs casquettes ?
Après 7 années d’existence des ces distinctes activités, l’on ne saurait quantifier le sacrifice que cela demande tant il est immense ; en effet, c’est un grand projet de développement humain qui nécessite du temps non exclusivement dans la conception puis la réalisation des projets mais aussi dans la gestion des ressources multiples. Vous conviendrez bien avec moi que, parlant d’association féminine, gérer les femmes n’est pas si évident mais avec l’envie de changer les choses, on surpasse les difficultés et le besoin d’apporter positivement à sa communauté et à son pays devient un impératif.
Quel message retenir pour la fin de cet entretien ?
» Une vision ou un rêve ne se construit pas sur des opportunités apparentes mais plutôt en cherchant à développer des compétences autour de cette vision pour saisir les opportunités qui se présenteront le moment venu’’
Propos recueillis par Martial OBIONA