Le Forum des Acteurs de l’Industrie du Livre de Yaoundé (FORALY) a été officiellement lancé le 22 Février 2023 par Kalara Ondoa, Ingénieur culturel et promoteur dudit évènement ; en présence des délégations venues du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire et du Sénégal ; sans oublier les autorités administratives au rang desquelles le représentant du Délégué départemental des Arts et de la Culture du Mfoundi qui présidait la cérémonie d’ouverture.
Inscrit sous le thème « Langue, puissante marque de fabrique de l’identité d’un peule », cette 4ème édition fait la part belle aux langues tels que l’éton, le bulu, fufuldé, ghomala, fèfè, swahili et lingala. C’est donc sept langues à explorer et donc la visibilité se fera autour de divers ateliers, talk show, dédicaces, expositions et ventes de nombreux livres et manuels.
Alors que cette édition connait la participation de grands noms de la littérature comme le Dr Djaili Amadou Amal, Stagnetto Onana pour ne citer que ceux-ci ; il est également question de promouvoir les jeux concours basés sur l’orthographe et la dictée en langue locale.
En guise de rappel, le Foraly a été créée depuis 2019 et réuni depuis lors les acteurs du livre de diverses associations culturelles d’ailleurs comme l’indiquait le promoteur Kalara Ondoa, « Le Foraly qui se tient marque le fin de toutes les activités entreprises tout au cours de l’année. Entre 2020 et 2022, nous avons parcouru plusieurs villes du pays avec en prime plus de 280 lectures effectuées et activités connexes liés avec le concours de plusieurs associations culturelles notamment le café Kalara et bien d’autres ». En attendant la cérémonie de clôture prévue le 26 Février 2023, les activités se poursuivent au tennis club de Yaoundé où plusieurs stands et ateliers sont ouverts au public et amoureux de la culture orale et littéraire.
Devant l’ancrage international de cet important événement, et au regard de la montée exponentielle des technologies nouvelles de l’information et de la communication ; tous les acteurs sont unanimes sur le fait que le numérique jouera désormais un rôle clé dans la promotion de cet industrie tel que le matérialise les différentes réactions recensés.
Martial OBIONA
Réactions
Kalara Ondoa, Ingénieur culturel, Promoteur du Foraly
« Nous ambitionnons de réunir tous les acteurs du livre d’ici et d’ailleurs afin de trouver des réponses probantes et inhérentes à nos environnements respectifs »
La 4ème édition du Foraly s’ouvre avec un thème assez parlant sur la langue qui est la marque de fabrique d’un peuple. Nous ambitionnons à travers cette événement, de réunir tous les acteurs du livre d’ici et d’ailleurs afin de trouver des réponses probantes et inhérentes à nos environnements respectifs afin de reconnecter sommes toutes le lecteur ou le public au livre. Comme perspectives, nous offrons pendant 5 jours des packages intéressant au public, qui aura l’occasion de découvrir écrivains, éditeurs et même des imprimeurs d’ici et d’ailleurs. Face à la montée en puissance des nouvelles techniques de l’information et la communication, il est important de renouer avec une forte diffusion du livre c’est-à-dire le sortir de l’enclave classique de la bibliothèque, de la librairie et allé vers le public même jusqu’au niveau des marchés et des murs numériques.
Dr Adamou kangtaba, Enseignant à l’Université Nazi Boni, Chef de la délégation du burkinabé,
« Les technologies nouvelles ne sont pas en concurrence avec le livre mais agissent en complémentarité du livre »
« Le Foraly est un événement majeur qu’il faut promouvoir et d’ailleurs les départements de lettres modernes, de langues et même d’économie des universités devraient en faire des axes clés afin de mettre sur pied une véritable industrie du livre. Alors que les Tics ont le vent en poupe, des réflexions doivent être menés en amont afin de diversifier le livre écrit qui semble perdre du terrain. A cet effet, il faut d’avantage protéger, numériser le livre et cela passe par les technologies. A titre d’exemple, si vous produisez un livre au Cameroun, le temps qu’il mettra à travers le circuit conventionnel est long ; or avec la technologie, ce livre est assez à partir de n’importe où dans le monde et en un clic, d’où l’intérêt de mettre un accent particulier sur les TIC.
Yves Arsène Kouakou, Directeur Général de GNK Editions, Editeur, Promoteur littéraire, Chef de la délégation ivoirienne
« Le numérique vient accroitre la visibilité du livre »
Le Foraly n’a pas pu être lancé l’année dernière et l’ouverture ce jour de cette 4ème édition est une aubaine au regard du panel et du beau monde présent. Au-delà de cet aspect, mon impression personnelle est positive; tant la thématique portée sur les langues nationales revêt un accent particulier pour une Afrique qui veut davantage se développer ; donc le Foraly est un important rendez-vous du donné et du recevoir avec en bonne position le cadre numérique. Face au numérique, le livre ne saurait disparaitre aujourd’hui en ce sens que ; nous disposons déjà du système de vente en ligne, des podcasts audios en ligne, de manière pratique, le numérique vient accompagner le livre ; les Tics viennent réconcilier le livre avec le lecteur donc le numérique est indispensable en ce 21ème siècle car, il est désormais un accompagnateur.
N’Dongo Mbaye, Sociologue, Journaliste, Poète, Ecrivain, Professeur associé Universités et Grandes Ecoles de Dakar, Responsable des Editions
« Lettres de Renaissance », Chef de la délégation sénégalaise « les lecteurs sont connectés sur les réseaux sociaux c’est par là qu’il faut aller »
Le Foraly est un grand événement et je suis heureux d’être à cette 4ème édition non seulement pour encourager, accompagné le promoteur Kalara Ondoa mais aussi parce que je suis un passionné du livre et de l’écriture. Il est important de mettre aujourd’hui l’accent sur le livre et la bande dessinée pour enfant que ma foi nous avons loupés. Heureusement le développement sans cesse grandissant des Tics nous offre un canal de rattrapage. En effet le modèle de communication doit être revu en prenant en compte le numérique car il faut désormais faire aux techniques que les jeunes utilisent vu qu’ils sont branchés sur les réseaux sociaux et il faut aller par là pour davantage les intéressés en innovant même du point de vue de l’oralité qui constitue aussi un axe prioritaire de nos cultures.
Propos recueillis par Martial OBIONA