Le 31 janvier 2023, Transparency International a une fois de plus dévoilé l’indice de perception de la corruption pour l’année 2022 au travers d’un point de presse et, l’Afrique Subsaharienne, le Cameroun en particulier semble statique dans le classement.
Chaque année, l’indice de perception de la corruption classe près de 180 pays et territoires selon le niveau de corruption dans le secteur public. Sur une échelle de 0 pour les pays très corrompus à 100 pour les pays moins corrompus; la moyenne de l’indice reste de 43 pour la onzième consécutive, il faut ainsi dire que la corruption demeure galopante vu le score exprimé à moins de 50.
Classé avec un score de 26/100 dont dans le groupe des pays très corrumpus, le cas du Cameroun reste inquiétant bien que cela ne soit plus un fait étonnant.
Et pour comprendre ce rang devenu statique, faut révéler des faits liés au détournement des fonds, l’opacité ambiante dans la passation et l’acquisition des marchés publics, la question de la bonne gouvernance des affaires publiques, l’intimidation des lanceurs d’alerte et autres. Ces scénarios favorisent un climat d’instabilité socio-économique tout en freinant la croissance. Pour matérialiser cela de nombreux faits servent de canal notamment la gestion des fonds Covid dont l’audit a été publié par la Cour des Comptes, le scandale financier du complexe sportif d’Olembe bien que la reprise des travaux ait été annoncée par Magil, à ces faits rocambolesques vient se greffer la gestion amicalement calamiteuse des lignes budgétaires 94, 65 et 57 qui font à ce jour l’objet de soupçons de détournements massifs.
Outre les éléments précédemment exposés, la résurgence des conflits dans les régions de l’Extrême-Nord, du Sud-ouest et le Nord-Ouest et l’instabilité établie dans la région de l’Est, ont davantage renforcées le schéma de la corruption ce qui interpelle réellement l’efficacité de la politique sécuritaire au Cameroun.
De plus, il y a lieu d’évoquer le contexte économique difficile et dont les frasques s’illustrent à travers la hausse drastique du chômage chez les jeunes, l’extrême pauvreté sans oublier l’augmentation des prix des denrées alimentaires, des timbres fiscaux dont les prix ont pris de l’élan, tout en passant par les cas de violations des droits de l’Homme ; ces autres faits ont la primauté d’avoir creusé et accentuer la fracture sociale entre les pauvres et les riches entretenant ainsi la corruption dont les guerres se nourrissent humblement.
Créée en 2000 autour de quelques personnalités étroitement avec la collaboration de plusieurs organisations internationales, le secteur privé puis les partenaires publics, la branche camerounaise de Transperency International reste déterminé à lutter contre la grande corruption, le respect de la démocratie et de la bonne gouvernance; d’ailleurs Me Njoh Manga Bell Henry, Président de Transperency International Cameroun pense que, << Un Cameroun meilleur n’est possible qu’à travers le renforcement du dispositif existant et la répression sans faille de tous les actes de corruption, de mauvaise gouvernance et de détournements de derniers publics>>.
Pour se faire, Me Njoh Manga Bell Henry, Président de Transperency International Cameroun préconise l’application effective de l’article 66 de la constitution relatifs à la déclaration des biens et avoirs et, l’adoption d’une loi anti-corruption, véritable levier à la protection des lanceurs d’alerte, des militants anti-corruption et des hommes de médias,car si le discours politique se veut encourageant pour dénoncer les faits de corruption, le prix à payer reste lourd de peines et de sévices psychiques, physiques et plus.
Martial OBIONA