Ce colloque qui se tient du 26 au 27 Janvier 2023 à Yaoundé a permis à notre rédaction de capter des sources introduites des pistes de l’allocation du Directeur Général Blaise Moussa.
VISION
Des sources introduites indiquent que selon le Directeur Général de la CAMWATER, cette importante rencontre scientifique sur le thème : « Viabilité financière des sociétés d’eau en Afrique :Maitrise des pertes commerciales et des fraudes sur le réseau d’eau potable » est une opportunité idoine d’échange sur les défis communs liés aux Eaux Non Facturés (ENF) à l’échelle internationale et aux bonnes pratiques en matière de gestion des réseaux de distribution d’eau potable. L’on ajoute que ces deux (02) jours de colloque permettront, à travers les exposés et échanges, de capitaliser sur les différentes expériences et compétences dans la gestion des pertes en eau en vue de tirer des enseignements et trouver des solutions idoines pour améliorer la performance et la viabilité financière des structures en charge des questions de l’eau.
Objectifs de Développement Durable (ODD)
Nul n’ignore que l’accès à l’eau potable et aux infrastructures améliorées d’assainissement a été reconnu comme droit fondamental de l’Homme par l’Organisation des Nations Unies (ONU) en octobre 2010. Ainsi, dans le cadre des Objectifs de Développement Durable (ODD), cette organisation a mis en exergue ce droit fondamental à travers l’objectif 6 qui vise à garantir l’accès de tous à des services d’alimentation en eau potable et d’assainissement gérés de façon durable. Plus particulièrement, la cible 1 de cet objectif qui prône l’accès universel et équitable à l’eau potable à un prix abordable d’ici 2030.
LA CONTRIBUTION DE L’ASSOCIATION AFRICAINE DE L’EAU
Le patron de la CAMWATER mettra en exergue la contribution de, l’Association Africaine de l’Eau. Aussi, en droite ligne avec la vision sus évoquée, l’Association Africaine de l’Eau s’est fixée comme mission stratégique d’assurer des actions coordonnées pour l’acquisition et l’amélioration des connaissances en matière de production, de distribution d’eau et de gestion l’assainissement du point de vue technique, juridique, administratif et économique. Aussi, les échanges d’informations sur les recherches, les méthodes, les procédés de procédures de production et de distribution d’eau demeurent une priorité pour cette auguste Association.
STRATEGIE NATIONALE DE DEVELOPPEMENT 2020-2030 (SND30)
Blaise Moussa démontrera que ces enjeux d’accès à l’eau potable pour tous occupent une place de choix dans les politiques et stratégies nationales au Cameroun. En effet, la Stratégie Nationale de Développement 2020-2030 (SND30) fait d’une priorité l’accès universel et équitable à l’eau potable à un coût abordable à tous les ménages.
L’on se rappelle que le Président de la République a par ailleurs, placé l’accès à l’eau potable au cœur de ses priorités. Il l’a clairement exprimé dans son message à la Nation le 31 décembre dernier en déclarant, je cite : « l’accès à l’eau potable demeure l’une de mes principales priorités ».
POLITIQUE NATIONALE DE L’EAU
Blaise Moussa ne manquera pas d’évoquer la politique nationale de l’eau, en martelant qu’il est prioritairement question de promouvoir les services d’alimentation en eau potable (AEP) et d’assainissement dans les villes camerounaises en partenariat avec les collectivités territoriales décentralisées (CTD). Il expliquera alors que l’atteinte de ces ambitions nationales et internationales susmentionnées nécessite la combinaison des ressources en eau adéquat, des filières de traitement subséquentes, des technologies adaptées à chaque contexte, la maitrise des coûts d’exploitation et surtout la maitrise des pertes. La maturation des projets d’Alimentation en Eau Potable (AEP) n’étant pas en reste.
Il ne manquera pas de parler des pertes en eau, car elles constituent un des défis majeurs des sociétés d’eau particulièrement dans les pays en voie de développement. En effet, selon la Banque Mondiale, 40 à 50pourcents (%) de l’eau produite constitue des pertes dues entre autres aux fuites et casses sur les canalisations, au sous-comptage des débits d’eau facturée et au raccordement illicite (vol d’eau).
Rappelons que la Cameroon Water Utilities Corporation, société à capital public, en charge de la gestion des biens et droits affectés au service public de l’eau potable, ainsi que l’exploitation du service public de production, de transport et de distribution de l’eau potable en milieu urbain et péri urbain, n’est pas en marge de cette problématique de pertes techniques et commerciales.
MOTIFS DU FAIBLE RENDEMENT
Le numéro un de la CAMWATER évoquera, le rendement de distribution à date qui se situe autour de 46,61%, c’est-à-dire que la Cameroon Water Utilities Corporation perd plus de la moitié de l’eau de sa production. Il en résulte ainsi un déséquilibre entre les charges de l’entreprise et ses recettes. Ce faible rendement s’explique davantage par la vétusté des canalisations et des équipements de comptage, le mauvais état de fonctionnement des ouvrages de stockage et l’augmentation des cas de fraude. Les conséquences de cette perte en eau sont nombreuses et ont à coup sûr des effets pervers non seulement sur la gestion durable de la ressource en eau mais également sur la viabilité financière de l’entreprise. Lesdits effets pervers s’amplifient lorsqu’on combine à ces contraintes les aspects liés à l’écart entre le coût de production estimé à 870 FCFA et le prix de vente de 324 FCFA du mètre cube d’eau ainsi qu’au recouvrement timide des créances chez les particuliers et les administrations.
La Rédaction