Depuis le 9 janvier 2023, de nombreux automobilistes et autres propriétaires de motocyclettes de la ville de Yaoundé ont dû garer leurs engins, faute de super dans les stations-service. Les plus téméraires confessent avoir parcouru trois, voire quatre stations-service avant de se faire servir le précieux produit.
Cette pénurie vient s’ajouter à celle du pétrole lampant, qui a disparu depuis plusieurs semaines dans de nombreux points de vente de la capitale camerounaise. Elle est en réalité visible depuis le week-end. En effet, depuis le samedi 7 janvier 2023, de longues files de véhicules et motocyclettes sont aperçues dans les stations-service de la capitale.
Pour l’heure, les autorités publiques ne s’expriment pas sur cette pénurie, qui pourrait se durcir au cours des prochains jours, selon des sources variées. « (…) Ces perturbations sont dues principalement à l’importante enveloppe de la subvention des prix à la pompe qu’il faut effectivement mobiliser en temps réel pour assurer les importations des produits pétroliers », avait cependant confessé le ministre de l’Eau et de l’Énergie, Gaston Eloundou Essomba, lors de la pénurie qui avait paralysé les activités économiques dans le pays en juillet 2022.
En clair, les tensions de trésorerie auxquelles fait face l’État pourraient bien expliquer la nouvelle pénurie observée sur le marché des produits pétroliers au Cameroun. Ce d’autant que, a révélé le ministre Eloundou Essomba lors de son récent passage devant la commission des finances de l’Assemblée nationale, pour la défense de son enveloppe budgétaire 2023, les importateurs des produits pétroliers attendent encore de l’État du Cameroun des paiements d’un montant total de 134 milliards de FCFA.
La rareté de certains produits pétroliers actuellement observée sur le marché camerounais révèle les difficultés de plus en plus croissantes du gouvernement à pouvoir garantir un maintien des prix à la pompe, grâce à un mécanisme de subvention qui a englouti près de 700 milliards de FCFA en 2022, selon les données officielles. « Il est de plus en plus évident que notre pays, comme bien d’autres en Afrique et ailleurs, ne pourra pas indéfiniment échapper à un réajustement des prix des produits pétroliers, si nous voulons préserver nos équilibres budgétaires et poursuivre sereinement la mise en œuvre de notre politique de développement », a d’ailleurs prévenu le chef de l’État, Paul Biya, dans son traditionnel discours de fin d’année à la nation, le 31 décembre 2022.
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