Face à l’urgence d’une autosuffisance alimentaire accrue, le Cameroun et le Japon, à travers la JICA, ont officialisé un projet novateur visant à renforcer la filière pisciculture continentale. Ce programme ambitionne d’améliorer la production halieutique et les capacités des pisciculteurs dans quatre régions du pays.
La pisciculture continentale, longtemps marginalisée, connaît un nouvel élan grâce au Projet de Promotion de la Filière Pisciculture Continentale (PROFIP). Le 27 novembre 2024, le Ministre de l’Élevage, des Pêches et des Industries Animales (MINEPIA), le Dr Taïga, et le représentant de l’Agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA), Kageyama Tadashi, ont signé les documents officiels lançant ce projet ambitieux. Concentré sur les régions du Centre, du Littoral, du Sud et de l’Ouest, le PROFIP vise à dynamiser la production piscicole, élément clé dans l’alimentation des Camerounais. « Ce projet contribuera à la formation et au renforcement des capacités des pisciculteurs tout en augmentant la production nationale », a affirmé M. Kageyama Tadashi.
Le Cameroun, dont la consommation de protéines halieutiques est élevée, reste confronté à un défi majeur : l’insuffisance de la production locale. En effet, la production piscicole actuelle ne couvre pas la demande nationale, obligeant le pays à importer une grande partie de ses besoins. Selon Kageyama Tadashi, ce projet permettra de « booster la qualité de la production halieutique tout en soutenant la politique de substitution aux importations. » En outre, le PROFIP s’inscrit dans une logique d’autosuffisance alimentaire prônée par le gouvernement camerounais, avec le soutien indéfectible du Japon. Ce partenariat se veut une solution durable pour augmenter la quantité et la qualité des produits aquacoles.
Le Japon n’en est pas à sa première initiative en faveur du développement camerounais. Lors de la cérémonie, le Ministre Taïga a souligné l’excellence du partenariat entre les deux nations, citant notamment des projets structurants tels que : La construction d’écoles primaires modernes dans les dix régions du pays. Le développement de la riziculture irriguée pour renforcer l’autosuffisance alimentaire. La modernisation du Port Autonome de Douala.
Le domaine halieutique bénéficie également de cette coopération avec la construction du Centre Communautaire de Pêche Artisanale de Kribi (CECOPAK), inauguré en 2006 grâce à un financement japonais de 2 milliards de FCFA. Par ailleurs, de nombreux cadres du MINEPIA bénéficient chaque année de formations au Japon, enrichissant les compétences locales dans le secteur.
En clôturant la rencontre, le Dr Taïga a réaffirmé son engagement total pour la réussite du PROFIP. « Je vous assure de mon accompagnement et de celui des services compétents pour que ce projet contribue au développement harmonieux de la pisciculture au Cameroun, » a-t-il déclaré. Avec ce nouvel élan, le Cameroun espère poser les bases d’une production halieutique durable, tout en renforçant les capacités de ses pisciculteurs. Le PROFIP est ainsi un exemple éloquent de coopération internationale réussie, axée sur le développement économique et social.