Commerce intra-africain – Afreximbank alerte sur le sous-exploitation du potentiel commercial de l’Afrique centrale

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Malgré un commerce intra-africain en hausse, l’Afrique centrale peine à s’imposer sur le marché continental. Avec moins de 10 % de participation, elle reste marginale. Selon Afreximbank, la région pourrait générer 2,3 milliards USD de plus chaque année si elle levait ses freins structurels et logistiques.

Présenté lors des 32e assemblées annuelles d’Afreximbank à Abuja, le Rapport sur le commerce africain 2025 met en lumière le retard de l’Afrique centrale dans les échanges intra-africains. Alors que le commerce continental a atteint 220,3 milliards USD en 2024 (+12,4 %), la région ne contribue qu’à hauteur de moins de 10 %. Parmi les pays membres, seuls la RDC (11,4 milliards USD d’échanges intra-africains) et l’Angola (7,29 milliards USD exportés) affichent une certaine dynamique. En revanche, le Cameroun, première économie de la CEMAC, ne pèse que 0,58 % du total, avec 44 millions USD d’exportations vers l’Afrique et 75 millions USD d’importations. À titre de comparaison, la Côte d’Ivoire représente à elle seule 3,84 % des échanges.

Selon Afreximbank, l’Afrique centrale pourrait générer 2,3 milliards USD d’exportations supplémentaires par an, notamment dans les secteurs des produits chimiques, des métaux, du bois et des ressources minérales. Ce potentiel repose sur une capacité de production existante, une demande régionale réelle et des marchés africains en expansion.

Mais ce potentiel est freiné par plusieurs obstacles : déficit d’infrastructures logistiques (routes, ports, rails), barrières douanières, faible industrialisation et accès restreint au financement pour les PME.

La majorité de ce commerce inexploité pourrait bénéficier à l’Afrique australe (1,2 milliard USD), suivie de l’Afrique du Nord et de l’Est (400 millions USD chacune), puis de l’Afrique de l’Ouest (200 millions USD). Mais le commerce intra-zone Afrique centrale reste très marginal, avec seulement 100 millions USD de potentiel non réalisé.

Pour Afreximbank, l’Afrique centrale peut devenir un acteur stratégique dans l’approvisionnement des bases manufacturières du continent. Réduire les obstacles structurels et renforcer l’intégration régionale seraient cruciaux pour faire de la région un hub commercial connecté, compétitif et capable de peser dans l’économie africaine émergente.

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