Marché de la viande – Le gouvernement impose une baisse des prix de la viande bovine pour soulager les ménages

Partager...

Après plusieurs mois de hausse des prix sur les étals, le ministère du Commerce, en concertation avec les acteurs de la filière bovine, a décidé de ramener les tarifs de la viande aux niveaux pratiqués fin 2024. Une série de mesures structurelles accompagne cette décision pour stabiliser durablement le marché.

C’est une bouffée d’oxygène pour les consommateurs camerounais. Le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, a annoncé le 23 juin 2025 un retour aux prix plafonds de la viande bovine en vigueur au 31 décembre 2024. Cette décision a été prise à l’issue d’une réunion de concertation à Yaoundé avec les représentants de la filière, notamment les syndicats de bouchers, les commerçants de bétail et la Société de Développement et d’Exploitation des Productions Animales (Sodepa). Concrètement, le kilogramme de viande sans os est désormais plafonné à 3 000 FCFA, contre 3 500 FCFA depuis mars 2025. Celui de viande avec os passe de 3 000 à 2 500 FCFA. Ces mesures s’appliquent immédiatement sur l’ensemble du territoire, afin de freiner une flambée des prix qui dure depuis près de trois mois.

La flambée des prix s’explique principalement par les complications liées à la saison des pluies. Les pluies rendent les routes quasi impraticables entre les zones d’élevage et les centres de consommation. Selon Yaya Youssoufa, président de la Sodepa, il faut désormais plus de dix jours pour acheminer les bœufs depuis Kousséri jusqu’à Yaoundé ou Douala, contre sept ou huit jours en saison sèche. Ce rallongement du transport alourdit les coûts logistiques, qui se répercutent sur le consommateur.

Au-delà de cette réponse conjoncturelle, le gouvernement entend stabiliser durablement la filière. Parmi les mesures annoncées figure la création prochaine d’une interprofession de la viande bovine. Celle-ci devra favoriser une meilleure coordination entre les éleveurs, les transporteurs, les bouchers et les distributeurs. Par ailleurs, l’installation d’un pont-bascule au marché à bétail est prévue. Cet outil permettra de peser avec exactitude les animaux avant la vente, réduisant ainsi les risques de surfacturation et garantissant un prix plus équitable pour les producteurs comme pour les commerçants.

L’ensemble de ces réformes vise à structurer une filière souvent marquée par des pratiques informelles. À terme, les autorités espèrent une meilleure maîtrise des prix, une juste rémunération pour chaque acteur de la chaîne, et un accès plus régulier à la viande bovine pour les populations, même en période difficile.

Avec ces annonces, le Cameroun amorce un virage vers une gestion plus rigoureuse de son marché bovin, tout en répondant à une urgence sociale : garantir à ses citoyens un accès abordable à cette denrée essentielle.

Related posts