Longtemps dominée par le diktat de l’Occident, la diplomatie commerciale internationale devrait être reconsidérée avec la décision chinoise de supprimer totalement, l’ensemble des droits de douane pour 53 pays africains. Une opération de charme, une démonstration de force face au chantage sans cesse d’un groupe capitaliste dirigé par les États-Unis. Et donc les actions récentes de son exécutif tendent à diluer les efforts actuels pour un commerce international équitable et juste.
Au cours de la réunion ministérielle des coordinateurs sur la mise en œuvre des actions de suivi du Forum sur la Coopération sino-africaine (FOCAC) tenue à Changsha, dans la province du Hunan. Une annonce a fait l’effet d’une bombe aux acteurs africains du commerce international. En effet, dans une lettre de son président, Xi Jinping, la Chine se propose d’instaurer un accès sans droit de douane sur 100 % des lignes tarifaires en faveur du continent africain. Si Pékin a bien voulu isoler Eswatini en raison de son soutien à Taïwan. L’Empire du milieu soutient qu’il faciliterait davantage les exportations des pays africains les moins avancés, et qu’il travaillerait avec l’Afrique pour approfondir la mise en œuvre des dix actions de partenariat, fournissant ainsi des orientations importantes pour que le duo Chine-Afrique fassent progresser conjointement la modernisation et construisent une communauté d’avenir partagé tout temps à l’ère nouvelle.
Afrique-Chine-États-Unis : des échanges deux poids, deux mesures
Loin de citer le partenaire américain et la versatilité de ses taxes. Le ministère chinois des Affaires étrangères liste déjà les chiffres clés de la coopération sino-africaine. Indiquant au passage que les échanges entre l’Afrique et le pays de Xi Jinping ont bondi de 12,4 % sur les cinq premiers mois de l’année 2025, soit un montant de de 963 milliards de yuans consolidé (environ 134 milliards de dollars). D’ailleurs, cette tendance devrait se conforter au fil du temps, offrant aux pays africains une ouverture expresse à un marché de plus de 1,4 milliard de consommateurs. Ce qui boosterait des échanges multiples dans les secteurs agricoles, miniers et industriels, actant en parallèle la diversification des partenaires commerciaux.
À contrario des données chinoises qui révèlent une coopération commerciale en pleine expansion. La coopération commerciale États-Unis-Afrique est significative, mais elle reste limitée par rapport à d’autres partenariats commerciaux. Malgré l’AGOA, les échanges commerciaux entre les deux partenaires restent faibles et ont diminué au cours de la dernière décennie. Sur les quatre dernières années, les biens et services échangés entre les États-Unis et l’Afrique se sont élevés à 83,6 milliards de dollars, affirme le U.S. Department of State. Une valeur très éloignée des gains rapportés par la coopération sino-africaine.
La Chine ou les États-Unis, un choix qui divise
À côté de ceux qui pensent que, « Les pays d’Afrique devraient affiner et élargir l’impact de l’Agoa afin de mieux répondre aux divers besoins de la région. En s’attaquant aux impacts inégaux et en se concentrant sur les objectifs de développement durable ». Un groupe d’experts, sur fond de guerre commerciale américano-chinoise, et dont certains pays africains font déjà les frais (l’Afrique du Sud, le Lesotho, l’île Maurice, Madagascar et le Botswana font face à des droits de douane allant jusqu’à 50 % imposés par les États-Unis). Le choix du partenaire chinois se veut plus rassurant, même si des représailles américaines peuvent être envisagées. D’ailleurs, depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump n’a cessé d’afficher sa ferme volonté de pratiquer une politique commerciale de réciprocité, menaçant les préférences commerciales dont bénéficiaient les pays africains.
Stratégique, la décision prise par la Camwater Chine s’inscrit dans un projet de soutenir les États africains dans un contexte d’incertitude croissante autour de l’AGOA (African Growth and Opportunity Act). Ce mécanisme permettant aux exportations africaines d’entrer libre de droits aux États-Unis, se trouve désormais à rude épreuve. Plus de 30 pays africains risquent même de perdre cet avantage douanier.