Transfert des fonds dormants – Les banques, ces plus grands rebelles à la CDEC

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Les entités bancaires installées au Cameroun semblent déterminées à mettre en mal les missions dont sont investies la Caisse de dépôts et consignations. Refus abyssal de transférer les fonds en déshérence, sous fond de lobbying auprès de la Commission Bancaire de l’Afrique Centrale et de la Banque des États de l’Afrique Centrale. Les 25 milliards de Fcfa captés jusqu’ici auprès du secteur bancaire, révèlent une résistance manifeste de ces entités, à ne point se conformer aux dispositions des décrets de 2008, 2011 et 2023 portant création, organisation et mise en activité de la Caisse de dépôts et consignations du Cameroun.

Avec une collecte globale évaluée à 83,5 milliards de Fcfa au 30 avril 2025. Le plan stratégique de la CDEC qui portait sur un un objectif annuel de 400 milliards de FCFA, navigue en eaux troubles, ce malgré les injonctions du Premier Ministre, Joseph Dion Ngute, il y’a un an. A côté des entreprises des secteurs de l’eau, de l’électricité et de la téléphonie qui sont aussi réfractaires. Comme une horde de pirates révoltés, les banques représentent le premier grand opposant au transfert des cautions conventionnelles. Richard Evina Obam, DG de la CDEC confie à ce titre que, « Dans notre plan stratégique, on avait envisagé des statistiques qui auraient permis de disposer de bonnes marges de manœuvre. Malheureusement, des acteurs comme ceux du secteur bancaire, n’ont pas joué le jeu ».

Tacle irrégulier ou manœuvre en sous-marin, les banques sont très loin du compte espéré. D’ailleurs, en l’absence d’un consensus trouvé, le différend qui oppose la Cobac à la CDEC fait l’éloge d’une occasion qui fait le larron pour les acteurs bancaires. En effet, bien que la Cobac ait pour objectif de superviser les activités des caisses de dépôts dans la zone Cemac.

Alors même que la CDEC ne peut pas être considérée comme une banque. La décision à durée incertaine de la Cobac appelant à l’interdiction de transférer les avoirs en déshérence. Reste le pied de grue sur lequel s’agrippe les acteurs bancaires pour ne pas se conformer à la législation. « L’argent ne va pas dormir », aussi rassurant que se veut Richard Evina Obam. À fin avril de l’année en cours, sur les 400 milliards de FCFA projetés dans le plan de recouvrement, seulement 83,5 milliards de FCFA ont été mobilisés. Soit 38,5 milliards de Fcfa tirés des consignations administratives du Trésor Public et de cautions sur les marchés publics, 25 milliards issus des banques (sur une collecte envisagée à 200 milliards de Fcfa) tandis que les autres 20 milliards de Fcfa proviennent des fonds issus de la justice, des privatisations, des consignations conventionnelles et même des compagnies d’assurances.

Le temps d’un réajustement des objectifs, ceci à cause de la décision de la Cobac interdisant les transferts des fonds dormants vers les caisses de dépôts et consignations de la sous-région. La Caisse de dépôts et consignations du Cameroun entend poursuivre ses missions. D’ailleurs, un communiqué signé du ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh le 1er août 2024, indiquait que les dépôts et consignations opérés par la Cdec allaient se poursuivre conformément au décret n°2011/105 du 15 avril 2011.

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