Alors que la campagne cacaoyère 2025-2026 se profile à l’horizon, les producteurs camerounais pourraient profiter d’une nouvelle hausse des prix d’achat des fèves. En cause : une météo défavorable en Côte d’Ivoire, principal fournisseur mondial, qui alimente des craintes de baisse de la production internationale.
Le ciel s’assombrit pour la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao. D’après les prévisions de Sodexam, l’agence ivoirienne de météorologie, le sud du pays, cœur névralgique de la culture cacaoyère, devrait connaître une pluviométrie déficitaire d’avril à mi-novembre 2025. Une période critique pour le bon développement des cacaoyers, ce qui laisse présager une campagne 2025-2026 difficile, après deux saisons déjà moroses. La filière ivoirienne, qui représente à elle seule environ 40 % de l’offre mondiale, souffre depuis deux campagnes d’une stagnation de la production autour de 1,8 million de tonnes, en recul de 30 % par rapport aux niveaux historiques. Entre vieillissement des plantations et dérèglements climatiques, la première puissance cacaoyère est sur une pente glissante.
Cette situation ouvre paradoxalement une fenêtre d’opportunités pour les producteurs camerounais. Comme en 2023-2024, lorsque la baisse mondiale de production de 11 % avait entraîné un déficit de 374 000 tonnes sur le marché, le Cameroun avait vu ses prix flamber jusqu’à 6 000 FCFA/kg dans certaines zones. Une dynamique qui s’est poursuivie en 2024-2025, avec des prix toujours au-dessus de 5 000 FCFA/kg. Les projections pessimistes sur la Côte d’Ivoire laissent présager une intensification de la demande internationale vers d’autres origines, dont le Cameroun. Les négociants, en quête de fèves rares et précieuses, pourraient faire monter davantage les enchères.
Si les perspectives sont réjouissantes, cette embellie n’est pas sans conditions. Le Cameroun devra s’assurer d’une bonne qualité des fèves, d’un bon entretien des plantations, et surtout d’un encadrement efficace des producteurs pour maximiser les gains. En somme, les perturbations climatiques chez le voisin ivoirien pourraient faire du Cameroun un acteur incontournable du cacao en 2025-2026. Une opportunité à saisir, dans un contexte où le marché mondial devient de plus en plus volatil.