Réunie en Assemblée générale le 2 juin 2025 à Douala, la Banque de développement des États de l’Afrique centrale a validé l’adoption de la titrisation de ses créances sur le marché financier de la Cemac. Une réforme stratégique pour répondre aux besoins croissants en liquidités et en fonds propres dans un contexte régional marqué par une forte demande de financement.
La Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC) franchit une étape décisive dans la modernisation de sa gouvernance financière. Le 2 juin 2025, lors de son Assemblée générale tenue en format hybride à Douala, ses actionnaires ont entériné la mise en œuvre de la titrisation des créances sur les marchés financiers de la Cemac. Ce mécanisme, qui consiste à transformer des actifs en titres négociables, permettra à l’institution de diversifier ses sources de financement, tout en répondant efficacement aux besoins croissants en liquidités.
Présidée par Louis Paul Motaze, ministre camerounais des Finances, cette session a été l’occasion d’examiner les comptes de l’exercice clos au 31 décembre 2024. Ceux-ci affichent un résultat net bénéficiaire de 3,3 milliards de FCFA, un signal positif selon le président de la BDEAC, Dieudonné Evou Mekou, de la capacité de l’institution à poursuivre ses missions malgré un environnement économique complexe. La validation de cette performance s’inscrit dans la continuité du Plan d’urgence pour la restauration de la liquidité, amorcé depuis 2023.
Face à une hausse des sollicitations de financement par les opérateurs économiques, la titrisation apparaît comme une solution complémentaire pour accroître les capacités financières de la Banque. Elle permettra non seulement de générer des liquidités immédiates, mais aussi de renforcer les fonds propres, conformément aux orientations du Plan stratégique 2023-2027 baptisé « Azobé ».
Outre la réforme de la titrisation, l’Assemblée a également validé les comptes 2023 selon les normes IFRS, une autre avancée vers une meilleure transparence et intégration financière régionale. Dans son mot de clôture, Louis Paul Motaze a salué ces progrès et réaffirmé le soutien des États membres aux réformes en cours. Avec cette décision, la BDEAC ouvre un nouveau chapitre de sa trajectoire, misant sur l’innovation financière pour rester un pilier du développement dans la sous-région.