APÉ Cameroun–UE – Le Cameroun réclame une meilleure prise en compte du volet développement

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Réuni les 4 et 5 juin 2025 à Yaoundé, le Comité APE Cameroun–Union européenne a été l’occasion pour le gouvernement camerounais de rappeler l’urgence de concrétiser les engagements liés au développement. Malgré des avancées dans les échanges commerciaux, le déséquilibre entre le pilier commercial et le pilier développement reste une préoccupation majeure.

La 9ᵉ réunion statutaire du Comité de l’Accord de Partenariat Économique (APE) entre le Cameroun et l’Union européenne s’est tenue à Yaoundé, les 4 et 5 juin 2025. Coprésidée par Jean TCHOFFO, Secrétaire général du MINEPAT, représentant du ministre de l’Économie, et Cristina Miranda GONZALVES, cheffe de l’unité des pays ACP à la Direction générale du commerce de la Commission européenne, cette session a permis aux deux parties de faire le point sur la mise en œuvre de l’Accord entré en vigueur en août 2016.

Dans son allocution, Jean TCHOFFO a salué les résultats sur le plan commercial, notamment la hausse des exportations vers l’Europe. Toutefois, il a dénoncé le faible engagement sur le volet développement, prévu dans le Titre II de l’Accord. Il a souligné que les mesures d’accompagnement censées compenser les pertes fiscales liées au démantèlement tarifaire n’ont pas été mises en œuvre. Ces pertes sont évaluées à près de 95,7 milliards de FCFA depuis le début du processus. Le Cameroun attend encore l’aboutissement de l’évaluation de l’impact fiscal net de l’APE, condition préalable à des ajustements réalistes.

Parmi les sujets évoqués lors des travaux figurent l’adoption du rapport de suivi de la mise en œuvre de l’APE pour 2022-2023, les avancées dans l’harmonisation des règles d’origine, ainsi que les défis liés aux obstacles techniques au commerce, dans un contexte d’entrée en vigueur du nouveau règlement européen sur la lutte contre la déforestation. Une décision a également été signée pour la création d’un sous-comité « Douanes et facilitation du commerce », afin de fluidifier les échanges.

Prenant la parole à l’ouverture, Cristina Miranda GONZALVES s’est félicitée d’une hausse de 33 % des échanges commerciaux entre les deux partenaires, tout en appelant à une amélioration du climat des affaires au Cameroun. Elle a affirmé la disponibilité de l’UE à accompagner les entreprises camerounaises dans le respect des normes européennes et a proposé d’ouvrir des discussions sur un nouvel accord sur la facilitation des investissements durables.

Pour mémoire, le Comité APE, issu de l’Accord d’étape signé en janvier 2009, est le cadre de dialogue par excellence pour suivre la mise en œuvre de l’Accord, évaluer ses impacts et identifier les réformes à entreprendre. À ce titre, il constitue un levier stratégique pour rééquilibrer un partenariat encore trop axé sur la libéralisation commerciale au détriment du développement.

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