Marché monétaire – Les banques captent 402 milliards de FCFA auprès de la BEAC 

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À l’issue de son opération d’injection de liquidité du 27 mai 2025, la BEAC a alloué 402 milliards de FCFA aux banques commerciales de la Cemac. Cette forte sollicitation de la liquidité centrale témoigne de la montée des besoins de financement dans la sous-région, quelques mois après l’assouplissement de la politique monétaire.

Les établissements de crédit opérant dans les six pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) continuent de montrer un vif intérêt pour les ressources mises à disposition par la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC). Le 27 mai 2025, ceux-ci ont capté 402 milliards de FCFA sur les 420 milliards proposés lors de l’opération hebdomadaire d’injection de liquidité organisée par l’institut d’émission. Ce montant, bien qu’en deçà de l’offre, reflète un niveau élevé de tension sur la trésorerie des banques.

Cette dynamique s’inscrit dans la foulée de la décision prise en mars 2025 par la BEAC de réduire le taux d’intérêt des appels d’offres (TIAO) de 5 % à 4,5 %. Cette mesure, prise après une série de hausses entre 2021 et 2023, visait à détendre les conditions monétaires afin de soutenir le crédit à l’économie. Depuis, la demande de refinancement auprès de la banque centrale n’a cessé de croître, atteignant même 540,9 milliards de FCFA lors d’une précédente opération le 16 mai.

Selon plusieurs analystes du secteur bancaire, cet engouement traduit l’insuffisance des ressources propres des banques pour faire face à la hausse des demandes de crédit des entreprises et des ménages. L’accès facilité à la liquidité BEAC leur permet de répondre à cette pression, en espérant que cela se traduise à terme par une baisse effective des taux d’intérêt sur le marché du crédit.

Même si les effets directs sur les taux pratiqués par les banques restent encore difficiles à mesurer, la réactivité des établissements financiers à ces injections de liquidité laisse entrevoir une relance progressive du financement de l’économie. Reste à savoir si cette dynamique pourra être soutenue sur le long terme, dans un contexte économique toujours marqué par l’incertitude.

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