Banane camerounaise – Les exportations chutent de plus de 16 % en avril 2025

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En avril 2025, le Cameroun a exporté 16 830 tonnes de bananes, contre 19 585 tonnes le mois précédent. Cette baisse de 3 755 tonnes, soit 16,3 %, touche les trois principaux producteurs du pays. En cause : la conjoncture internationale tendue, le climat, et une crise sécuritaire persistante.

Selon les données publiées le 13 mai 2025 par l’Association bananière du Cameroun (Assobacam), les exportations de bananes ont fortement reculé en avril. Tous les grands producteurs sont concernés. La Société des Plantations du Haut Penja (PHP), leader de la filière, a vu ses ventes chuter de 13 809 à 11 046 tonnes. La Cameroon Development Corporation (CDC), établie dans le Sud-Ouest, a exporté 3 309 tonnes contre 3 552 en mars. Quant à Boh Plantations Plc (BPL), ses volumes sont passés de 920 à 760 tonnes.

Seule exception à cette tendance baissière : la Compagnie des bananes de Mondoni (CDBM), filiale de la PHP, a vu ses exportations croître de 1 304 à 1 715 tonnes. Lancée en juin 2023, cette jeune entreprise connaît une ascension rapide malgré le contexte difficile. Sa progression illustre les potentialités encore présentes dans la filière pour peu que les conditions soient favorables.

Assobacam n’explique pas formellement cette baisse, mais plusieurs facteurs externes et internes peuvent l’éclairer. D’abord, la flambée des prix des intrants agricoles, conséquence directe des tensions géopolitiques mondiales, complique la production. Ensuite, la crise sécuritaire dans le Sud-Ouest freine durablement les activités de la CDC. À cela s’ajoutent les effets du changement climatique et une concurrence accrue sur les marchés internationaux, où le Cameroun peine à maintenir sa compétitivité. La filière bananière camerounaise subit de plein fouet les effets croisés d’un environnement international instable et de vulnérabilités locales persistantes. Malgré le cas encourageant de la CDBM, un soutien accru à la production, à la modernisation et à la résilience des exploitations s’impose pour enrayer la tendance.

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