Le 28 mai 2025, les autorités du Port Autonome de Douala (PAD) ont officialisé la présentation des financements du projet de construction d’un terminal mixte vraquier sur la rive droite du fleuve Wouri. Montant de l’investissement : 513 millions d’euros. Un projet structurant qui symbolise l’ambition du Cameroun de faire du port de Douala un hub logistique majeur en Afrique centrale.
Le Port Autonome de Douala a franchi un cap historique le 28 mai 2025 avec la présentation officielle des financements destinés à la réalisation du terminal mixte vraquier sur la rive droite du fleuve Wouri. La cérémonie, organisée au siège du PAD, a réuni plusieurs personnalités de haut rang, notamment les représentants du Groupe Karam Trading Holding (KTH), d’Africa Ports Development (APD) – société de projet –, ainsi que ceux de la banque panafricaine AFG Bank, principal bailleur du projet. Dans son discours, le Directeur Général du PAD, Cyrus Ngo’o, a salué l’aboutissement d’un processus entamé il y a plusieurs années et inscrit dans le Schéma Directeur de Développement 2020–2050 du port de Douala. Ce projet répond à une saturation progressive de l’espace portuaire actuel et vise à désengorger les installations existantes tout en anticipant la croissance des activités industrielles et logistiques dans la zone de Bonabéri.
513 millions d’euros pour moderniser et étendre la plateforme portuaire
Avec un budget global estimé à 513 millions d’euros (environ 336 milliards de FCFA), ce projet est l’un des plus importants jamais engagés par le PAD. La première phase, dotée d’un financement sécurisé de 147 millions d’euros (près de 97 milliards de FCFA), marque le démarrage opérationnel du chantier. Ce financement a été structuré par AFG Bank, avec la collaboration de plusieurs autres institutions bancaires locales, dont la CCA Bank. « Il s’agit bien entendu d’une concession de type BOT (Build, Operate and Transfer), dans le cadre d’un partenariat public-privé », a précisé le Président du Conseil d’Administration du Groupe AFG Bank. Cette approche permet au PAD de s’appuyer sur les compétences et les ressources financières du secteur privé pour accélérer la modernisation de ses infrastructures sans solliciter directement le budget de l’État.
Une infrastructure stratégique sur 36 hectares
La première phase du chantier concerne la réalisation de 900 mètres linéaires de quais, dont les quais 53 et 54, ainsi que l’aménagement d’un terminal vraquier sur 12 hectares, sur les 36 prévus. Cette nouvelle infrastructure comprendra un bâtiment administratif de 4 000 m², un magasin de stockage de 3 000 m², un atelier de 3 250 m², une série de silos de stockage d’une capacité de 120 000 tonnes, ainsi que les équipements nécessaires à la manutention portuaire. La livraison du premier quai est attendue à l’horizon 2028. À terme, ce terminal servira principalement au vrac minéralier et agroalimentaire, répondant aux besoins logistiques croissants de la zone industrielle de Bonabéri et des pays de la sous-région (Tchad, République Centrafricaine, Congo).
Une dynamique impulsée par la vision présidentielle
Le projet s’inscrit dans la continuité des engagements formulés par le Président de la République, Paul Biya, en octobre 2011 à Douala. C’est à cette époque que le chef de l’État avait exprimé sa volonté de voir le port de Douala devenir « le port de référence du Golfe de Guinée ». L’Administrateur Général d’APD, présent à la cérémonie, s’est souvenu avec émotion de ce moment, soulignant combien la vision présidentielle s’est aujourd’hui matérialisée par un partenariat fécond entre le public et le privé. Il a tenu à exprimer sa reconnaissance au Directeur Général du PAD et à ses équipes, ainsi qu’aux partenaires techniques et financiers, pour leur engagement constant, leur résilience et leur capacité à faire avancer ce projet malgré les nombreuses contraintes.
Des partenaires techniques de renom mobilisés
La réussite du projet repose également sur la qualité des partenaires techniques sélectionnés. Le groupement SOMAGEC / Jean Negri pilotera les travaux maritimes, SEG Contracting sera en charge des infrastructures terrestres et des bâtiments, WITHSTEEL prendra en main la construction métallique, tandis que DHL Global Forwarding assurera les opérations logistiques. Ces entreprises, réputées pour leur expertise internationale, auront la responsabilité de livrer un terminal conforme aux standards internationaux. L’objectif clairement affiché est de faire de la rive droite du Wouri un nouveau pôle de développement portuaire, pensé pour la performance et la compétitivité.
Une ambition sous-régionale et un levier de croissance
En modernisant ses infrastructures, le Port Autonome de Douala entend renforcer sa position stratégique dans le Golfe de Guinée. Ce projet vise à accroître la capacité d’accueil des navires, réduire les délais de traitement et améliorer la qualité des services portuaires. Il contribuera également à l’accélération du commerce intra-africain, en offrant aux pays enclavés une alternative logistique plus performante et compétitive. Ce terminal mixte vraquier s’inscrit ainsi dans une vision plus large de développement économique et d’intégration régionale, dans un contexte où le transport maritime demeure un levier crucial de croissance.
Une coopération exemplaire entre secteurs public et privé
Les différentes allocutions ont mis en lumière l’exemplarité de la coopération entre les acteurs publics (PAD, autorités de tutelle) et les partenaires privés (APD, KTH, AFG Bank). Une collaboration fondée sur la transparence, la rigueur et le professionnalisme, ayant permis de lever toutes les conditions suspensives prévues par la convention signée en mars 2022. « Ce projet est un modèle de réussite et un exemple de la coopération fructueuse entre le secteur public et privé », a conclu le Président du Conseil d’Administration d’AFG Bank. Il a réaffirmé l’engagement de son groupe bancaire à accompagner le PAD dans ses futurs projets d’envergure.
Vers la pose de la première pierre
À l’issue de la cérémonie, l’Administrateur Général d’APD a sollicité la programmation, dans les semaines à venir, de la cérémonie officielle de pose de la première pierre, sous l’égide de l’autorité de tutelle. Ce sera un nouveau jalon dans cette aventure ambitieuse, emblématique du Cameroun moderne et de son ouverture au partenariat international pour le développement durable.