Le 23 mai 2025 à Yaoundé, l’Institut de recherche agricole pour le développement (IRAD) a remis un premier lot de 4,5 tonnes de semences de base améliorées au Projet de développement de la chaîne de valeur du riz au Cameroun. Cette initiative vise à booster la production nationale dans trois régions, avec l’objectif de réduire les importations massives de riz qui pèsent sur la balance commerciale du pays.
Dans le cadre de la convention signée en 2023, l’IRAD a officiellement livré 4,5 tonnes de semences de base améliorées, représentant 50 % de la quantité totale convenue. Ce matériel de haute qualité servira à produire environ 300 tonnes de semences certifiées d’ici la fin de l’année 2025. Ces semences seront ensuite distribuées aux producteurs des régions du Nord-Ouest, de l’Ouest et de l’Extrême-Nord, zones cibles du Projet de développement de la chaîne de valeur du riz au Cameroun.
D’un coût estimé à près de 98 milliards de FCFA, le projet est cofinancé par la Banque islamique de développement, le Fonds de l’OPEP, la Banque arabe pour le développement économique en Afrique et le Fonds koweïtien. Il vise une transformation durable de la filière rizicole locale, à travers une augmentation significative de la production nationale et la réduction de la dépendance aux importations.
Malgré les ambitions affichées, le Cameroun ne pourra pas couvrir entièrement ses besoins en riz. Selon le Document de programmation économique et budgétaire à moyen terme 2025-2027, la production nationale devrait atteindre 460 000 tonnes en 2027, contre 140 710 tonnes en 2024. Pourtant, la demande ne cesse de croître, atteignant déjà 576 949 tonnes en 2020. Le pays devra donc continuer à importer au moins 110 000 tonnes de riz pour satisfaire sa consommation intérieure.
Cette initiative marque un pas important vers l’amélioration de la sécurité alimentaire au Cameroun. Toutefois, les défis restent nombreux : modernisation des équipements agricoles, amélioration de l’accès au financement pour les producteurs, renforcement des infrastructures de stockage et de transformation. Si les efforts se poursuivent, le Cameroun pourrait progressivement combler le déficit et réduire sa dépendance extérieure.