À Genève, lors de la 78e Assemblée mondiale de la santé, le Cameroun a obtenu l’adoption par consensus d’une résolution révolutionnaire sur l’imagerie médicale. Un tournant stratégique pour la couverture santé universelle dans les pays à revenu faible et intermédiaire, et une démonstration de leadership africain sur la scène internationale.
Le 24 mai 2025 restera une date marquante dans l’histoire de la santé mondiale. Sous l’impulsion du Dr MANAOUDA Malachie, le Cameroun a porté à Genève une résolution capitale sur le renforcement de l’imagerie médicale, adoptée à l’unanimité par la Commission A de l’Assemblée mondiale de la santé. Cosponsorisée par l’Arménie, le Burkina Faso et le Brésil, cette initiative place pour la première fois l’imagerie médicale au cœur des stratégies de santé publique, notamment dans les pays en développement.
Loin d’être un luxe, l’imagerie médicale est désormais reconnue comme essentielle pour le diagnostic précoce, la prise en charge rapide et le suivi des maladies chroniques et infectieuses. Cancers, AVC, complications obstétricales : les bénéfices d’un accès élargi aux technologies d’imagerie sont immenses, en particulier dans les zones rurales africaines où l’offre reste quasi inexistante. « Défendre un avenir défini par la vision et sauver des vies », a déclaré le ministre camerounais de la Santé, soulignant l’engagement du pays dans la lutte contre les maladies non transmissibles et en faveur de systèmes de santé plus équitables.
Le manque d’infrastructures radiologiques dans de nombreux pays africains se traduit par une mortalité deux fois plus élevée pour certaines pathologies. Pourtant, chaque dollar investi en imagerie médicale en Afrique pourrait générer plus de 21 dollars en bénéfices sanitaires et économiques, selon des études récentes. La résolution camerounaise répond ainsi à un double impératif : sauver des vies et optimiser les ressources.
La résolution invite les États membres à investir dans les équipements et la formation, à promouvoir les technologies innovantes (notamment l’IA), à intégrer l’imagerie dans les politiques de couverture santé universelle, à développer la téléradiologie, et à instaurer des normes globales de qualité et de sécurité. Une feuille de route ambitieuse, mais nécessaire.
En initiant cette avancée, le Cameroun s’affirme comme un acteur moteur d’une diplomatie sanitaire proactive. Ce geste fort à Genève ouvre la voie à une nouvelle dynamique où les pays africains sont forcés de proposition. À l’approche de la réunion de haut niveau sur les maladies non transmissibles, cette résolution pourrait bien redéfinir les priorités globales.
Le message est clair : il s’agit d’un investissement stratégique et non d’un acte de charité. Avec le soutien de l’OMS, cette initiative portée par le Cameroun a le potentiel de transformer l’accès aux soins dans les pays les plus vulnérables — et d’inspirer un nouveau modèle de coopération en santé mondiale.