Sécurité et développement durable – Vers un plan d’action pour l’économie bleue dans le Golfe de Guinée

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Du 28 au 30 mai 2025, la capitale angolaise Luanda accueille un atelier stratégique organisé par la Commission du Golfe de Guinée (CGG). Objectif : poser les bases d’un plan d’action pour une économie bleue durable, coordonnée entre les 19 pays côtiers de la région, dans un espace maritime convoité et vulnérable.

Face aux enjeux croissants de sécurité maritime, de développement durable et d’exploitation des ressources naturelles, la Commission du Golfe de Guinée (CGG) réunira à Luanda une cinquantaine d’acteurs nationaux et internationaux. Représentants étatiques, experts, opérateurs privés et partenaires se pencheront sur le potentiel de l’économie bleue, bien au-delà de la seule pêche : énergies renouvelables, hydrocarbures, tourisme, transport maritime, biotechnologies marines.

Le Golfe de Guinée recèle 35 % des réserves mondiales de pétrole, des gisements précieux de minerais, et une biodiversité marine exceptionnelle. Pourtant, cette richesse attire convoitises et pratiques illégales, notamment la pêche INN (illicite, non déclarée, non réglementée) perpétrée par des flottes étrangères parfois armées. La menace pèse aussi sur la sécurité terrestre, exacerbée par la faiblesse des moyens de surveillance maritime.

Née en 2021 à Libreville avec cinq pays signataires, la CGG a depuis accueilli quatre nouveaux membres, portant à neuf le nombre d’États membres. À terme, dix autres pays côtiers devraient intégrer l’institution, couvrant ainsi l’ensemble du littoral entre l’Angola et le Sénégal. La CGG se positionne comme trait d’union entre les communautés régionales CEEAC, CEDEAO et SADC.

L’atelier de Luanda servira de plateforme de concertation pour jeter les bases d’un « Plan d’action conjoint pour l’économie bleue », qui reflétera les réalités et ambitions des 19 États. Il devra ensuite être validé par la Conférence des Ministres puis par le Sommet des Chefs d’État de la CGG. En toile de fond : la diversification du financement de la Commission, actuellement dépendante des États membres, souvent confrontés à des difficultés budgétaires.

Le Sommet d’Accra en août 2024 avait affirmé la volonté des pays du Golfe de Guinée de bâtir un espace sûr, prospère et écologiquement soutenable. Le plan d’action attendu fin mai pourrait bien en devenir le pilier structurant.

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