Finances publiques et société civile – Le MINFI intensifie le dialogue pour une gestion budgétaire plus juste et durable

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À l’occasion de la troisième édition du Forum d’information et d’échanges avec les organisations de la société civile, le Ministère des Finances du Cameroun a réaffirmé son engagement pour une gouvernance budgétaire plus transparente, inclusive et orientée vers la justice sociale et la finance climatique. Retour sur une initiative saluée comme un tournant vers une démocratie financière plus participative.

Le 21 mai 2025 à Yaoundé, le Ministère des Finances (MINFI) et le Groupe de Référence de la société civile ont co-organisé la troisième édition du Forum MINFI-Société Civile. Placée sous le thème « Une gestion des finances publiques pour améliorer la justice sociale et la finance climatique », cette édition marque une étape décisive vers un dialogue structuré entre l’État et les citoyens. Le ministre Louis Paul Motaze a souligné l’importance d’une telle démarche pour bâtir un système financier à la fois équitable et résilient, capable de répondre aux défis économiques, sociaux et environnementaux.

Cette nouvelle édition s’inscrit dans la continuité des deux précédentes, jugées fructueuses, notamment avec l’adoption en 2024 d’une loi sur la fiscalité locale, directement issue des recommandations du forum. Pour le MINFI, ces échanges sont la preuve de l’ouverture progressive du cycle budgétaire aux acteurs non étatiques. En témoigne la participation active des OSC à travers le Citizens’ Report, outil d’analyse et de plaidoyer sur huit thématiques majeures : santé, fiscalité, dette, infrastructures, agriculture durable, décentralisation, genre et éducation.

Depuis l’adoption du Code de Transparence en 2018, le Cameroun s’est engagé dans une réforme ambitieuse de ses finances publiques. Ce cadre vise à renforcer la redevabilité et à institutionnaliser la participation citoyenne dans l’élaboration et l’évaluation du budget. Christine Andela, porte-voix de la société civile, insiste sur l’importance de la « veille citoyenne » et de la vulgarisation budgétaire pour rapprocher les finances publiques des réalités locales.

Si les progrès sont notables, de nombreux chantiers restent ouverts. L’efficacité de la décentralisation, la gestion de la dette intérieure ou encore l’intégration du genre dans les politiques budgétaires ont été au cœur des débats. Le ministre a annoncé des pistes comme la création d’un centre d’excellence sur le genre, répondant à une demande ancienne des OSC. Pour ces dernières, il est désormais crucial que les réformes reflètent les aspirations concrètes des populations, en garantissant un accès élargi à l’information et une reddition de comptes effective.

Dans un contexte mondial marqué par les crises climatiques et les inégalités croissantes, le Cameroun tente d’adapter sa gouvernance budgétaire en s’appuyant sur un dialogue renforcé avec la société civile. Le forum de Yaoundé illustre une volonté de co-construction des politiques publiques, où justice sociale et finance durable deviennent les piliers d’une gestion publique plus responsable.

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