Depuis plusieurs années déjà, l’entreprise publique a inscrit l’ensemble de son action vers l’amélioration de l’accès à l’eau potable. En optant pour une diversification de ses activités via la production et la commercialisation d’eau minérale embouteillée, l’opinion publique camerounaise s’est nourri d’un débat passionné, sans au mieux comprendre la légitimité et la légalité de l’action engagée par la Cameroon Water Utilities Corporation.
De la modernisation, à l’autonomie financière en passant par la couverture territoriale. Il convient d’apprécier la pléthore d’éléments qui rapproche l’initiative de la Camwater, de la stratégie gouvernementale SND 30. Pris cas par cas, modernisation et diversification des activités sont inscrites à l’ordre du jour de la SND 30. Sous cette perception, l’initiative de Camwater de préqualifier des entreprises pour la construction de lignes d’ultrafiltration, de minéralisation d’équilibre et d’embouteillage dans les 10 régions du Cameroun constitue une démarche de modernisation technique cohérente. En effet, loin de compromettre les investissements dans le service d’accès à l’eau potable, la diversification des activités engagée par la Camwater représente une opportunité de collaboration avec le secteur privé.
Une lecture panoramique de la SND 30 souligne l’urgence pour les entreprises publiques de renforcer leur autonomie financière. Dans sa décision d’investir dans un segment de marché à forte valeur ajoutée comme la commercialisation de l’eau de table. La Cameroon Water Utilities Corporation entend améliorer sa viabilité économique et renforcer son autonomie financière. Une vision qui pourrait servir d’exemple aux autres entreprises publiques en quête d’un modèle de transformation.
L’accès à l’eau potable continue de présenter de fortes disparités entre les zones urbaines et rurales. Une situation monotone que la SND 30 projette de régler en réduisant le fossé. Sur la base des principes de cette stratégie nationale en matière d’accès à l’eau potable, associée à l’écart observable sur le terrain.
Le projet porté par la Camwater permettra d’assurer une couverture territoriale équilibrée. Car, le plan de déploiement prévoit l’implantation d’unités de production dans les dix capitales régionales. Dans un exercice de complémentarité des services, « l’eau embouteillée, nouveau produit à lancer, sera considéré comme un accessoire, mais aussi un complément », précise la Cameroon Water Utilities Corporation. Une approche calquée sur la visée de la SND 30, dont la principale préoccupation est d’assurer « un accès universel et équitable à l’eau potable à un coût abordable pour tous les ménages ».
Globalement, comme la SND 30, le projet initié par la Cameroon Water Utilities Corporation présente divers avantages. Au niveau local, développer l’industrie de l’eau embouteillée est générateur d’emplois, par ricochet il y’a une contribution appréciable en matière de financement des infrastructures hydrauliques. Selon les termes de l’avis de sollicitation à manifestation d’intérêt international signé le 30 avril 2025, l’initiative met en vitrine la participation du secteur privé. D’ailleurs, la SND 30 évoque « la création d’un environnement favorable à l’implantation d’opérateurs privés. Ainsi la Camwater inscrit son projet dans une démarche collaborative avec le secteur privé.
