Le 15 mai 2025, aucun titre n’a été échangé sur le compartiment actions de la BVMAC, alors que 2 711 actions attendaient preneur. Une situation symptomatique d’un marché boursier peu liquide, en dépit des résultats solides de certaines sociétés cotées.
La Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (BVMAC) continue d’éprouver de sérieuses difficultés sur son compartiment actions. Le 15 mai 2025, selon le Bulletin officiel de la cote (BOC) consulté par EcoMatin, 2 711 actions étaient proposées à la vente, sans qu’aucune ne trouve acquéreur. Dans ce stock inactif, 1 382 actions concernent la Société commerciale gabonaise de réassurance (SCG-Ré) et 1 322 sont issues d’émetteurs camerounais, dont Safacam (791 titres), SEMC (436), Socapalm (25) et La Régionale Bank (70).
Le BOC souligne un point de blocage majeur : les prix d’achat proposés restent systématiquement inférieurs aux prix demandés par les vendeurs. Ainsi, malgré des ordres d’achat sur Safacam et Socapalm, aucun échange ne s’est concrétisé. Le volume d’achat (428 actions) demeure bien en deçà des offres. Cette situation illustre l’illiquidité chronique du marché, où il devient difficile de convertir des actions en liquidités dans des délais raisonnables.
Cette léthargie est d’autant plus frappante que certaines entreprises affichent des résultats financiers remarquables. C’est le cas de Safacam, qui a enregistré en 2024 un bénéfice net de 2,781 milliards FCFA, en hausse de 354 %, avec un dividende de 2 000 FCFA par action. Pourtant, cette performance n’a pas suffi à stimuler les échanges. À l’inverse, La Régionale Bank n’a annoncé aucune distribution de dividendes cette année.
Pendant que le marché actions patine, le marché obligataire, lui, a montré un dynamisme notable. Ce même 15 mai, un volume de 1,5 milliard FCFA a été échangé sur le titre « ECMR 5.8% NET 2023-2026 » émis par l’État du Cameroun, preuve que la confiance des investisseurs se déplace vers des actifs jugés plus sûrs et plus liquides.
