Référence de Sangmélima – Raymond Mekamba démissionne et dénonce une « moquerie institutionnelle »

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L’ancien chef d’unité communication de l’hôpital de référence de Sangmélima, Raymond Barre Mekamba, a convoqué un point de presse le jeudi 15 mai 2025 pour expliquer les circonstances de son départ. Il dénonce une instrumentalisation politique et un simulacre de transformation d’un centre de santé démuni en hôpital régional. À travers une déclaration ferme, il interpelle l’opinion nationale sur les dérives qu’il attribue à la gestion du ministre de la Santé.

Le directeur de publication du Reporter Hebdo et fondateur de Félix Design, n’est plus le chef de la communication de l’hôpital de référence de Sangmélima. Lors d’un point de presse, il a révélé que sa démission est la conséquence directe d’un entretien entre le ministre de la Santé et le directeur de l’hôpital. Selon ses propos, il lui aurait été reproché de « critiquer l’acte ministériel » sur sa page Facebook. « Le Ministre de la Santé Publique a dit au Professeur Dominique Noah qu’il ne peut pas accepter qu’un de ses collaborateurs l’insulte. » Déclare Raymond Barre Mekamba, expliquant qu’il a préféré se retirer de lui-même pour éviter toute instrumentalisation.

L’origine de la discorde réside dans un arrêté signé récemment par le ministre de la Santé Publique Malachie Manaouda, élevant le centre de santé de Mvomeka’a au rang d’hôpital régional annexe. Une décision que le Directeur de publication du journal le Reporter Hebdo qualifie de « moquerie nationale ». Selon lui, les conditions techniques et humaines de l’établissement ne correspondent en rien aux exigences d’un hôpital régional. « On parle d’un hôpital qui n’a qu’un seul médecin, deux infirmiers, aucun bloc opératoire, aucune pharmacie, pas même une salle de radiologie. C’est une case, pas un hôpital. » Il s’indigne que cette transformation administrative ne soit précédée d’aucun investissement dans le plateau technique ou en ressources humaines. Une différence flagrante selon lui avec l’hôpital de Mokolo, localité du ministre, où l’équipement et le personnel médical sont bien plus conséquents.

Raymond Barre Mekamba ne cache pas son attachement au président Paul Biya, qu’il dit défendre « sans concession ». Il affirme que certains cadres proches du pouvoir utilisent leur influence pour écarter les natifs compétents, malgré leur loyauté. « Ceux-là prétendent aimer le Président, mais ils combattent ceux qui, comme moi, défendent son image. » Il dénonce également une volonté implicite de museler les journalistes critiques : « On nous demande de faire de l’entretien confortable. On nous demande de mettre de la Bétadine au lieu de dénoncer. Eh bien non, moi je continuerai à parler. »

Malgré son départ de l’hôpital, le Directeur de publication rappelle qu’il reste journaliste et entend poursuivre ses enquêtes et ses dénonciations. Il affirme que sa mission est de défendre sa région, son arrondissement, et les principes de vérité et de justice. « Je n’ai aucun problème personnel avec le professeur ou le ministre. Mon seul combat est celui de la vérité et du développement réel, pas cosmétique. »

En conclusion, cette sortie médiatique de Raymond Barre Mekamba illustre le malaise grandissant autour de certaines décisions administratives perçues comme déconnectées du terrain. Elle met aussi en lumière la difficulté d’allier engagement professionnel et liberté d’expression dans certaines institutions publiques camerounaises. La parole du Directeur de publication, résonne comme un appel à plus de transparence, d’équité et d’honnêteté dans la gestion des affaires publiques.

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