La Banque mondiale vient d’approuver la première phase d’un ambitieux programme de sécurité de l’eau au Cameroun, d’une enveloppe totale de 950 millions de dollars. Cette première étape, dotée de 200 millions de dollars, vise à renforcer les capacités institutionnelles et à améliorer l’accès aux services d’eau et d’assainissement dans plusieurs régions du pays.
Le 7 mai 2025, la Banque mondiale a approuvé la première phase du Programme de sécurité de l’eau au Cameroun, dans le cadre d’une approche programmatique à phases multiples (MPA). Le projet s’étalera sur une période de 11 ans, de mai 2025 à mai 2036, et mobilisera un financement global de 950 millions de dollars. Il sera mis en œuvre en trois étapes : une première phase de 200 millions de dollars approuvée dès cette année, suivie de deux autres tranches de 400 et 350 millions de dollars singapouriens. Ce programme vise à améliorer durablement la gestion de l’eau et de l’assainissement dans plusieurs zones prioritaires du Cameroun, dont les régions de l’Adamaoua, du Nord, de l’Extrême-Nord, ainsi que les agglomérations de Yaoundé et Douala.
Au cœur de cette première phase, l’accent est mis sur le renforcement des capacités institutionnelles en matière de gestion intégrée des ressources en eau (GIRE). Il s’agira notamment de mettre en place un cadre réglementaire et opérationnel robuste pour la gestion et la distribution de l’eau, en adéquation avec les normes internationales. Le programme appuiera également la transformation de CAMWATER, la compagnie nationale des eaux, afin d’améliorer la qualité et la régularité des services rendus à la population. Un mécanisme d’allocation des ressources financières sera également mis en place pour garantir une meilleure équité dans l’accès à l’eau, notamment en faveur des zones rurales et semi-urbaines.
D’après les projections de la Banque mondiale, ce programme devrait permettre à environ 3,9 millions de personnes d’accéder à une source d’eau potable, tandis que 2,9 millions de personnes bénéficieront de services d’assainissement adéquats. Un changement majeur dans un pays où les taux d’accès restent encore faibles, en particulier en milieu rural. « Le Cameroun est encore loin de ses cibles à l’horizon 2030, qui sont de porter l’accès à l’eau potable à 77 % et celui à l’assainissement à 56 % en milieu rural », a déclaré Cheick F. Kanté, directeur de division pour le Cameroun à la Banque mondiale. Selon lui, cette initiative contribuera à combler ces écarts tout en renforçant les compétences locales et en assurant la viabilité financière du secteur.
Ce programme s’inscrit dans une vision globale du développement durable et de la résilience climatique. En renforçant les infrastructures de base et les institutions, il contribuera à atténuer les effets des chocs hydriques et climatiques, tout en stimulant l’activité économique par la création d’emplois liés à la construction et à la maintenance des infrastructures hydrauliques. Par cette initiative, la Banque mondiale réaffirme son engagement en faveur de l’accès universel à l’eau et à l’assainissement, condition essentielle pour améliorer la santé publique, l’éducation et la productivité au Cameroun.