Actuel locataire du ministère de l’Économie, des Finances et de la Dette du Gabon, Henri-Claude Oyima, président directeur général de BGFIBank, devrait quitter son poste. Une décision très attendue par la classe politique gabonaise, qui ne cesse de mettre en avant, un possible conflit d’intérêts et une violation des textes constitutionnels et communautaires.
Droit bancaire, droit des marchés financiers, droit du marché monétaire, même droit constitutionnel sont convoqués depuis le 5 mai 2025, pour mettre en lumière les conflits d’intérêts autour de Henri-Claude Oyima, chargé de diriger le ministère de l’Économie, des finances, de la dette et des participations au Gabon. Nommé par le Président Brice Clotaire Oligui Nguema, le président directeur général de BGFI, PCA de la BVMAC, président de la Fédération des entreprises gabonaises, président du patronat gabonais … devrait se défaire de ses multiples casquettes. Ceci conformément à l’article 71 de la Constitution gabonaise et aux règlements de la CEMAC qui, mis ensemble, interdisent à un dirigeant de banque d’exercer des fonctions exécutives au sein de l’État.
Si Henri Claude Oyima ne semble point opposé à l’abandon de ses autres fonctions. Le principal intéressé évoque le fait que, cela devrait s’inscrire dans un processus progressif. Pour le cas spécifique de BGFIBank, il convoque une transition maîtrisée pour préserver les équilibres de cette structure bancaire, qui joue un rôle clé dans le financement de l’économie en zone Cemac. D’ailleurs, au cours de l’assemblée générale ordinaire du groupe tenue le 9 mai 2025. Henri Claude Oyima a rassuré les actionnaires de BGFIBank quant à la sérénité du processus de transmission. « Nous étions en altitude, à plus de 45 000 pieds du sol, nous devons donc amorcer l’atterrissage. Pour les gros porteurs, il faut du temps pour réduire l’altitude, arriver et poser l’appareil en sécurité », a t’il comparé la transition en cours à une manœuvre aérienne qui requiert précision et anticipation.
Le temps d’une prochaine assemblée générale qui devrait entériner le départ de Henri Claude Oyima à la tête du groupe bancaire. L’actuel ministre, jusqu’ici PDG de BGFI Bank a mis en vitrine les liens de confiance construits depuis plus d’une quarantaine d’années. Que ce soit avec les clients, les collaborateurs et les investisseurs, Henri Claude Oyima a rappelé, « Il y a des clients qui sont dans la banque parce que c’est moi. Il y a des actionnaires qui sont là parce que c’est moi. Et des collaborateurs qui sont là parce que c’est moi ». Une phrase choc qui témoigne de son attachement à ce groupe bancaire, régulé par la Commission bancaire de l’Afrique centrale et classé parmi les entités à portée systémique.
