Malgré une progression notable des exportations de la CDC (+30%) et de la CDBM (+42%) en avril 2025, le Cameroun enregistre une stagnation globale de ses ventes de bananes à l’international. En cause : la baisse significative des performances de PHP, leader du marché local.
Les exportations de bananes du Cameroun vers le marché international se sont établies à 16 830 tonnes en avril 2025, selon les chiffres publiés par l’Association bananière du Cameroun (Assobacam). Ce volume est pratiquement équivalent à celui d’avril 2024 (16 897 tonnes), soit un léger recul de 0,4%. Une stagnation qui masque toutefois des dynamiques contrastées entre les producteurs.
La Cameroon Development Corporation (CDC), acteur public et deuxième employeur du pays, a vu ses exportations croître de 30% en glissement annuel. L’entreprise a expédié 3 309 tonnes de bananes en avril 2025 contre 2 543 tonnes un an plus tôt, soit une hausse de 766 tonnes. Même tendance à la Compagnie des bananes de Mondoni (CDBM), filiale de la Compagnie fruitière de Marseille, qui a enregistré une progression de 42%. Elle a exporté 1 715 tonnes, contre 1 208 en avril 2024.
Le dynamisme de ces deux producteurs n’a cependant pas suffi à compenser la baisse de performance de la Société des plantations du haut Penja (PHP), le principal exportateur du pays. En avril 2025, PHP a exporté 11 046 tonnes, soit une baisse de 10,6% par rapport aux 12 365 tonnes exportées en avril 2024. Ce recul de 1 319 tonnes pèse lourdement sur les résultats globaux du secteur.
Le marché européen reste la principale destination des bananes camerounaises. À lui seul, le Royaume-Uni absorbe 13% des exportations, générant près de 10 millions d’euros de recettes annuelles. En 2023, selon l’Institut national de la statistique (INS), les pays du G7 ont importé 42,9 milliards de FCFA de bananes camerounaises.
La performance des exportateurs est donc cruciale pour les recettes en devises du pays, d’où l’attention portée aux évolutions mensuelles du secteur. Si la croissance des plus petits acteurs apporte une note d’optimisme, la dépendance à un leader unique comme PHP souligne la fragilité structurelle de la filière. Un rééquilibrage entre producteurs et un soutien renforcé aux exportations s’avèrent nécessaires pour garantir une croissance durable.