Industrie textile – La Cicam tente un nouveau plan de relance pour sortir de l’impasse

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Confrontée à de graves difficultés financières et industrielles, la Cotonnière industrielle du Cameroun (Cicam) lance un énième plan de restructuration. Un plan d’affaires sur quatre ans et une feuille de route à court terme ont été présentés au gouvernement dans l’espoir de nouer des partenariats stratégiques et relancer la production.

Le 07 mai 2025, le ministre des Mines, Fuh Calitus Gentry, a présidé une réunion cruciale du groupe de travail chargé de la relance de la Cicam. À cette occasion, le Directeur général de l’entreprise a transmis officiellement la stratégie de restructuration de la société, appuyée par un plan d’action nommé Plan d’affaires de la Cotonnière industrielle du Cameroun. Ce document prévoit des réformes sur les quatre prochaines années pour attirer des partenaires et moderniser l’outil industriel.

À court terme, un plan d’action de trois mois a été également dévoilé. Il sera soumis au groupe ARIZE, identifié comme partenaire stratégique potentiel. Ce partenariat viserait à soutenir les premières étapes de la relance industrielle, notamment la reprise progressive de la production.

La Cicam traîne toutefois un lourd fardeau. Selon le rapport 2022 de la Commission technique de réhabilitation (CTR), l’entreprise affichait une dette globale de 31 milliards de FCFA, dont 4 milliards de dette sociale. À cela s’ajoutent les arriérés de salaires estimés à 1,8 milliard de FCFA en avril 2024. Fermée depuis novembre 2023, l’usine de Douala ne produit plus, obligeant l’importation de pagnes d’Inde pour la Journée de la femme 2024.

Ce n’est pas la première tentative de relance. En juillet 2023, le Bureau de mise à niveau des entreprises, avec le cabinet Mazars, avait évalué le besoin de restructuration entre 30,7 et 48,2 milliards de FCFA. Malgré ces efforts, la situation de la Cicam reste critique. Avec cette nouvelle initiative, la Cicam joue probablement sa dernière carte pour éviter une disparition pure et simple du paysage industriel camerounais.

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