Zone Cemac – Les Obligations du Trésor Assimilables, nouveau leader sur le marché des titres publics

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À fin mars 2025, les obligations du trésor assimilables (OTA) ont atteint 79,1% de l’encours des titres émis sur le marché monétaire des six pays de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale, indiquent les dernières données mises à jour par la Banque Centrale.

C’est un retour en force qui s’opère ainsi pour les OTA, des mois après le prise de pouvoir imposé sur le marché des titres, par les Bons du Trésor assimilables. Ces titres de court terme oscillant entre 13 à 52 semaines de maturité, ont le plus souvent été privilégiés par les États pour répondre aux tensions ponctuelles de trésorerie. D’ailleurs l’illustration la plus flagrante remonte au cours de l’année 2024. Au cours de la période sous-revue, 60,4% des fonds levés sur le marché de la BEAC par les États, portent l’estampille des émissions par BTA, précise un document chiffré rendu public en avril 2025 par la banque centrale.

Selon les préférences et pour le cas spécifique du Cameroun, jusqu’à fin 2024, les BTA à 26 semaines de maturité ont représenté 77% des émissions engagées sur le marché monétaire par le Trésor public camerounais. Une situation observée auprès des 5 autres pays de la Cemac, laquelle avait contraint la Banque Centrale a augmenté les coûts desdites émissions. Alors que la Banque Centrale n’expose pas les mobiles de ce retour en grâce des OTA. De l’avis des experts financiers, plusieurs raisons peuvent justifier la remontée de ce type d’obligation. Ces derniers évoquent entre autres la réalisation de nombreux chantiers infrastructurels au niveau de la sous-région, le besoin de rattraper les déficits budgétaires et l’urgence de refinancer les économies.

Depuis quelques années la Beac s’est engagée dans une série de réformes visant à dynamiser le marché monétaire de la Cemac. La mise en place des OTA constituant l’une de ces réformes. Émises pour des durées supérieures ou égales à deux ans, pour une valeur nominale de 10 000 francs CFA, avec en prime des intérêts payables annuellement. Ces obligations présentent diverses caractéristiques à savoir : un taux de rémunération généralement plus élevé que celui offert par le système bancaire (les bons de caisse ou les dépôts à termes) ; les titres émis par les Etats sont considérés comme des actifs sans risque, les Etats sont solvables ; la liquidité est élevée car ces titres se négocient facilement sur le marché secondaire.

Autres caractéristiques, avec les OTA, le mécanisme de garantie est assuré par la BEAC à l’aide des comptes séquestres que les Etats approvisionnent pour faire face à leur échéance de remboursement ; la fiscalité est attractive, avec des revenus nets d’impôt. Enfin, on note le nantissement des titres pour les crédits bancaires et la diversification du portefeuille de placement.

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