En 2025, la production de bois au Cameroun devrait connaître une légère progression de 28 700 m³, atteignant 5,22 millions de m³, selon les prévisions de la BEAC. Ce regain d’activité intervient alors que le secteur fait face à un alourdissement fiscal historique destiné à encourager la transformation locale.
Selon la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), la production de bois au Cameroun devrait atteindre 5,22 millions de m³ en 2025, contre 5,19 millions en 2024. Cette augmentation annuelle de 28 700 m³ intervient alors que les conditions fiscales se durcissent, notamment pour les exportateurs de grumes et de sciages issus de la première transformation.
Entre 2017 et 2023, le droit de sortie des grumes est passé de 17,5 % à 60 %, soit une hausse de 343 %. Cette taxe a encore été relevée à 75 % dans la loi de finances 2024. De son côté, le droit de sortie des bois sciés a grimpé de 165 % entre 2016 et 2023. L’objectif affiché par le gouvernement est de décourager l’exportation de bois brut ou faiblement transformé pour stimuler la transformation locale.
Pour compenser ces surtaxations, le gouvernement camerounais met en œuvre des mesures incitatives. Depuis 2023, les équipements destinés à la transformation du bois sont exonérés de taxes. Deux zones industrielles spécialisées, couvrant ensemble 224 hectares dans la région de l’Est, ont également été créées pour accueillir les unités de transformation de deuxième et troisième niveaux.
Si l’ambition de créer une filière bois à haute valeur ajoutée est claire, les effets concrets de ces mesures restent à observer. L’augmentation modérée de la production prévue pour 2025 semble indiquer une résilience du secteur, mais le pari de l’industrialisation locale du bois demeure un défi à moyen terme.
