Coopération Cameroun-FMI – Le FMI passe au crible l’économie camerounaise

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Dans le cadre de la 8e revue du Programme Économique et Financier soutenu par le FMI, une mission d’évaluation est en cours au Cameroun. Objectif : apprécier les performances économiques du pays et identifier les réformes à achever pour renforcer la stabilité macroéconomique et la résilience face aux chocs climatiques et structurels.

Depuis le 2 mai 2025, une mission du Fonds Monétaire International (FMI) séjourne au Cameroun pour conduire la huitième revue du Programme Économique et Financier appuyé par la Facilité Élargie de Crédit (FEC) et le Mécanisme Élargi de Crédit (MEDC), ainsi que la troisième revue du programme soutenu par la Facilité pour la Résilience et la Durabilité (FRD). Cette mission, dirigée par Cemile Sancak, a démarré par une réunion stratégique au ministère des Finances avec le ministre Louis Paul Motaze et ses principaux collaborateurs. Les discussions ont porté sur les réformes économiques restantes à mener avant l’achèvement du programme prévu pour fin 2025, mais aussi sur l’évaluation globale de la gestion des finances publiques.

Des priorités claires et des objectifs ciblés

Le programme de la mission prévoit également une rencontre avec le ministère de l’Économie. Au menu : les performances du programme tripartite FEC-MEDC-FRD, les perspectives économiques à moyen terme, ainsi que la mise en œuvre de la Stratégie Nationale de Développement 2030 (SND-30). Les discussions porteront également sur la stratégie d’endettement, la sélection et le suivi des projets d’investissement, sans oublier leur adaptation au changement climatique.

Focus sur le secteur bancaire et monétaire

Au plan financier, la mission a prévu des échanges avec la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC) pour évaluer la mise en œuvre de la politique monétaire. Une séance avec l’Association des Établissements de Crédit du Cameroun (APECCAM) permettra d’examiner la situation du crédit à l’économie, la liquidité bancaire, les marchés financiers et le climat des affaires. Des défis comme l’inclusion financière et le financement du secteur privé y seront aussi abordés.

Entreprises publiques : sous le regard du FMI

Le FMI s’intéressera de près à certaines entreprises stratégiques, notamment la SONARA et la SODECAO. L’institution évaluera les perspectives du secteur cacaoyer et fera le point sur l’étude de restructuration de la SONARA, ses dettes et la viabilité de son plan de financement pour 2025–2026. Les discussions s’élargiront à d’autres entreprises publiques comme la SNI, CAMTEL, CAMAIR-Co, CAMWATER ou encore le Port Autonome de Douala, notamment en ce qui concerne la gouvernance, la performance et l’apurement des dettes croisées.

Le secteur énergétique en ligne de mire

Enfin, la mission du FMI fera un état des lieux du secteur énergétique, avec un accent sur la mise en service du barrage de Natchigal. Elle évaluera son impact sur l’offre électrique, les coupures de courant en 2025 et les perspectives de production d’autres sources d’énergie. La situation financière d’ENEO et les besoins de financement du secteur seront également au centre des échanges.

Cette mission, qui s’achèvera le 8 mai 2025, intervient dans un contexte décisif pour le Cameroun, deux mois après le décaissement de 126 millions de dollars par le FMI. Elle permettra de dresser un bilan complet du programme tripartite en cours et de mieux préparer les étapes futures de la coopération entre le pays et l’institution de Bretton Woods.

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