Pêche responsable – Le Cameroun rejoint la Charte mondiale pour la transparence

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Le Cameroun a officialisé son adhésion à la Charte mondiale pour la transparence dans la pêche le 29 avril 2025. À travers cet engagement, le pays entend lutter plus efficacement contre la pêche illégale et promouvoir une gestion durable de ses ressources halieutiques, au bénéfice de plus de 200 000 pêcheurs et des communautés côtières.

Le ministère de l’Élevage, des Pêches et des Industries animales (Minepia) a signé l’adhésion du Cameroun à la Charte mondiale pour la transparence dans la pêche, portée par l’Environmental Justice Foundation (EJF). Ce pacte international vise à renforcer la transparence et la gouvernance du secteur halieutique, en interdisant les pratiques illégales et les violations des droits humains. Pour le directeur général de l’EJF, Steve Trent, cette signature reflète « un soutien massif à la pêche durable, légale et éthique ».

Le Cameroun dispose d’environ 400 km de côtes et compte plus de 212 000 pêcheurs. Selon la FAO, la production halieutique du pays s’élevait à près de 300 000 tonnes en 2022, dont 84 % issues de la pêche artisanale. Ce secteur est crucial pour la sécurité alimentaire et l’économie locale. Cependant, il reste confronté à de nombreuses menaces, notamment la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN), souvent pratiquée par des chalutiers étrangers. Des témoignages signalent également des cas de maltraitance à bord de ces navires.

Irène Guy Mimbang, conseillère technique au Minepia, a rappelé que la transparence n’était pas une fin en soi, mais « un levier essentiel pour lutter contre la pêche INN, au bénéfice des populations et des acteurs économiques respectueux des règles ». Elle a souligné l’engagement du Cameroun à relever ce défi sur le long terme.

Malgré les initiatives récentes, comme la publication annuelle de la liste des navires autorisés à pêcher, des irrégularités persistent. L’EJF a révélé dans un rapport de 2024 que certains chalutiers opéraient dans les eaux camerounaises sans autorisation en 2023, avant d’être officiellement enregistrés en 2024. Ces navires avaient été rebaptisés et avaient changé d’opérateurs, contournant ainsi les contrôles.

L’adhésion à la Charte mondiale est saluée comme une avancée majeure, mais elle implique également des obligations. Le Cameroun devra désormais renforcer la surveillance de ses eaux, améliorer l’accès aux données sur les licences de pêche et garantir la traçabilité des produits de la mer. Pour Steve Trent, « ce sont les communautés côtières qui bénéficieront le plus de ces efforts, tout en ayant un impact positif au niveau mondial ».

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