Gouvernance des entreprises publiques – Johny Razack aux commandes de la SNI

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Le nouveau Président du Conseil d’administration de la Société Nationale d’Investissements (SNI), Johny Razack, a été nommé le 25 avril 2025 par décret présidentiel. Son arrivée intervient dans un contexte de refondation stratégique de la SNI, marquée par une transformation structurelle et des performances financières préoccupantes.

Administrateur civil principal, Johny Razack, 51 ans, cumule plus de 25 années d’expérience dans la haute administration camerounaise. Formé à l’École Nationale d’Administration (ENA) de Paris et à l’ENAM de Yaoundé, il a occupé divers postes à responsabilités, notamment au sein du ministère de l’Économie et des services du Premier ministre. Avant sa nomination, il était Secrétaire général du ministère du Travail et de la Sécurité Sociale. Ce profil technocratique et rigoureux est désormais à la tête du Conseil d’administration d’une structure en pleine mutation.

La nomination de Johny Razack s’inscrit dans le cadre d’une réforme plus large des entreprises publiques. Depuis le décret du 10 juillet 2024, la SNI est désormais une société à capitaux publics détenue exclusivement par l’État. Cette transformation lui offre une autonomie renforcée et la possibilité de créer des filiales pour atteindre ses objectifs stratégiques. La société est désormais appelée à jouer un rôle central dans le financement des investissements productifs et l’appui au secteur privé national dans des domaines clés : agriculture, industrie, finance, commerce et services.

Malgré ces ambitions, la SNI hérite d’un bilan alarmant. Selon le rapport 2019 de la Commission technique de réhabilitation (CTR), le taux de rentabilité nette du portefeuille de la SNI a plongé à -51,05 %, contre -37,56 % l’année précédente. L’actif immobilisé est passé de 62,2 à 51,2 milliards FCFA, et le résultat net accuse un déficit de près de cinq milliards FCFA. Ces chiffres révèlent un besoin urgent de restructuration interne et de redéfinition des priorités d’investissement.

Johny Razack prend donc les rênes d’une institution à fort potentiel mais en quête d’efficience. Il devra redresser la rentabilité de la SNI, renforcer la gouvernance, attirer les financements et assurer une meilleure orientation stratégique des investissements. Sa réussite dépendra de sa capacité à concilier ambition réformatrice et rigueur de gestion dans un environnement économique sous tension.

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