Une femme suspectée d’être un maillon clé d’un réseau de trafic de défenses d’éléphants a été arrêtée à Douala. L’opération, menée par les forces de l’ordre et appuyée par une ONG spécialisée, s’inscrit dans un contexte de lutte renforcée contre la criminalité faunique au Cameroun.
C’est au quartier Beedi, à Douala, que les forces de l’ordre ont procédé récemment à l’interpellation d’une femme soupçonnée d’être impliquée dans un trafic d’ivoire. Cette opération a été menée par la Délégation régionale des Forêts et de la Faune du Littoral, en collaboration avec la division régionale de la police judiciaire, et avec l’assistance technique de l’ONG The Last Great Ape Organisation (LAGA).
Selon des sources proches de l’enquête, la suspecte aurait un lien direct avec deux hommes arrêtés en février dernier en possession de deux défenses d’éléphants. L’un des suspects aurait affirmé s’être procuré l’ivoire chez cette femme. Bien que son identité n’ait pas encore été rendue publique, plusieurs sources affirment qu’elle serait la fille d’un ancien haut cadre du ministère du Tourisme et des Loisirs.
Depuis 2024, le Cameroun a durci sa législation pour faire face à l’escalade du braconnage. Les nouvelles dispositions prévoient des peines allant jusqu’à 20 ans d’emprisonnement et 50 millions de FCFA d’amende pour tout individu reconnu coupable de trafic d’espèces protégées. Cette interpellation pourrait donc déboucher sur des poursuites judiciaires sévères, si les faits sont avérés. « Nous ne pouvons pas rester passifs face à cette hémorragie écologique », a déclaré un responsable local engagé dans la lutte contre la criminalité faunique. Les autorités entendent démanteler l’ensemble du réseau et élucider les ramifications de ce trafic.
L’éléphant, victime emblématique du braconnage, joue pourtant un rôle crucial dans l’écosystème. En dispersant les graines et en façonnant le paysage forestier, il contribue à maintenir l’équilibre écologique. Pourtant, les chiffres restent alarmants : 67 défenses ont été saisies en 2024 en Afrique de l’Ouest et centrale, représentant la mort d’au moins 33 éléphants.
L’arrestation de cette femme à Douala marque une étape importante dans la traque des trafiquants d’espèces protégées. Reste à savoir si l’enquête permettra d’atteindre les cerveaux du réseau. Pour les acteurs de la protection de la faune, chaque avancée est une victoire, mais la guerre contre le trafic d’ivoire, elle, est encore loin d’être terminée.