Réunis à Yaoundé les 22 et 23 avril 2025, les acteurs de la décentralisation camerounaise ont planché sur les défis de la digitalisation des Collectivités territoriales décentralisées. Un chantier ambitieux freiné par des contraintes techniques, énergétiques et financières, mais porteur d’espoirs en matière de gouvernance locale.
L’atelier national sur la modernisation des Collectivités territoriales décentralisées (CTD) du Cameroun s’est tenu au Palais des Congrès de Yaoundé, dans une atmosphère de réflexion collective et d’aspiration au changement. Initiée sous le thème « Réussir la transformation numérique pour une modernisation effective des CTD », la rencontre a réuni élus locaux, membres du gouvernement, partenaires techniques et financiers autour d’un impératif : faire de la digitalisation un levier de développement local.
Malgré la volonté affichée, plusieurs freins ralentissent encore l’implémentation du numérique au sein des CTD. En tête, les défis énergétiques et la faiblesse de la connectivité. Pour Augustin Tamba, président des Communes et villes unies du Cameroun (Cvuc), « il y a quelques pesanteurs qui demeurent, notamment la production en énergie et parfois, la faiblesse du signal ». Ce diagnostic lucide a renforcé l’idée d’une nécessaire synergie entre les institutions pour lever ces obstacles. L’atelier s’est ainsi présenté comme un espace de sensibilisation et de co-construction de solutions adaptées au contexte camerounais.
Intervenant à l’ouverture, Bernard Messengue Avom, ancien ministre, a plaidé pour une transition énergétique axée sur les sources renouvelables, particulièrement le solaire. « Il faut investir dans les énergies propres. La digitalisation reste tributaire de la disponibilité de l’électricité », a-t-il affirmé, prenant exemple sur les réussites sénégalaise et rwandaise mentionnées dans les rapports du Pnud 2022 et Smart Africa 2021.
Parmi les thématiques explorées, la digitalisation des finances locales a retenu l’attention. Experts du ministère des Finances, du Minddevel et du Feicom ont présenté cette dimension comme un outil de transparence et de performance dans la gestion des ressources communales. L’objectif : rendre plus efficace le recouvrement des recettes, améliorer la traçabilité et renforcer la confiance des citoyens.
En s’inscrivant dans le processus d’élaboration de la Stratégie nationale de la décentralisation (SND), cet atelier ambitionne d’ancrer durablement le numérique dans les pratiques administratives locales. Il marque une étape vers une gouvernance plus résiliente, inclusive et performante. Pour les futurs élus locaux, il pose les jalons d’une nouvelle ère où technologie et développement local devront marcher de concert.
