Relance agro-industrielle – Soproicam relance sa production de soja pour atteindre 100 000 tonnes d’ici 2030

Partager...

Après plusieurs années de suspension, la Soproicam reprend ses activités agricoles dans l’Adamaoua. L’entreprise prévoit de doubler sa production nationale de soja grâce à la mise en concession officielle de 2 000 hectares. Un enjeu stratégique pour réduire les importations et soutenir l’industrie locale.

La Soyabeans Processing Industry of Cameroon (Soproicam SA) relance ses activités agricoles dans la région de l’Adamaoua, sur son site de 1 250 hectares situé à Awa, à 60 km de Ngaoundéré. L’annonce a été faite le 16 avril 2025, lors de la cérémonie marquant la mise en concession définitive de 2 000 hectares attribués à l’entreprise par l’État en 2013. Ce projet avait été suspendu en 2016 par le ministère des Domaines suite aux tensions avec les populations locales.

Avec cette officialisation, Soproicam entend désormais exploiter pleinement ce site pour relancer sa filière soja, essentielle à son unité de transformation de Yato, près de Douala, dont la capacité atteint 100 tonnes par jour.

Lors de son lancement en 2014, l’entreprise produisait près de 40 000 tonnes de soja par an grâce à un réseau de 25 000 producteurs. Mais ces dernières années, elle a été confrontée à un approvisionnement instable, dû notamment à l’exportation d’une partie des récoltes vers le Nigeria. En 2019, la moitié de ses besoins n’était pas couverte par le marché local, limitant sa capacité de transformation. Pour répondre à une demande nationale estimée à 50 000 tonnes de tourteaux, Soproicam prévoit de doubler la production nationale à 100 000 tonnes d’ici 2030. L’entreprise veut mobiliser 50 000 agriculteurs, soit le double de son réseau initial, pour y parvenir.

Cette relance intervient dans un contexte où le Cameroun cherche à réduire sa dépendance aux importations. En 2023, le pays a importé plus de 75 000 tonnes de tourteaux et résidus de soja pour un coût de 24,7 milliards de FCFA, selon l’Institut national de la statistique (INS). Ce chiffre représente une baisse par rapport aux années précédentes, mais il traduit encore une forte dépendance. En augmentant la production locale, Soproicam entend jouer un rôle stratégique dans la souveraineté alimentaire du pays, tout en soutenant l’agriculture locale et en réduisant le déficit annuel de 14 milliards de FCFA lié à l’importation de soja.

Related posts