Diplomatie économique – Le Cameroun se positionne au cœur de la réforme de l’OMC en vue de la 14e Conférence ministérielle

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Dans la perspective de l’organisation de la 14ᵉ Conférence ministérielle de l’OMC prévue en mars 2026, le Cameroun intensifie sa diplomatie économique. À Genève, le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, a mené d’importants échanges avec la Taskforce de l’OMC et la délégation australienne. Ces discussions marquent une étape décisive dans la préparation de l’événement et confirment l’ambition du Cameroun de devenir un acteur clé dans la réforme du commerce mondial.

Le 11 avril 2025 à Genève, en Suisse, le ministre camerounais du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, a conduit deux rencontres majeures dans le cadre des préparatifs de la 14e Conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), que le Cameroun s’apprête à accueillir.

Lors de sa première entrevue avec la Taskforce de l’OMC chargée de l’organisation de la CM14, plusieurs jalons ont été posés. Parmi eux, la prochaine visite au Cameroun de la Directrice Générale de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, la finalisation du Cahier des Charges pour encadrer les travaux préparatoires, ainsi que la signature attendue d’un Accord-Cadre entre le Cameroun et l’OMC. « Cette collaboration avec le Secrétariat de l’OMC est essentielle pour garantir le succès et le bon déroulement de la 14ᵉ Conférence Ministérielle », a déclaré le ministre.

Un appui australien stratégique

Dans la continuité de cette mobilisation, Luc Magloire Mbarga Atangana a rencontré le Chef de Délégation de l’Australie auprès de l’OMC. L’entretien a permis d’explorer des pistes de coopération concrètes, l’Australie ayant exprimé sa volonté d’accompagner le Cameroun dans des secteurs clés. Ce soutien porte notamment sur l’agriculture, la gestion des subventions à la pêche, le commerce électronique, ainsi que la facilitation des investissements. Ce partenariat s’inscrit dans une volonté commune de promouvoir un commerce mondial plus équitable et inclusif. L’Australie, forte de son expérience dans les négociations commerciales multilatérales, pourrait ainsi jouer un rôle de catalyseur dans la réussite de la CM14.

L’OMC en quête de transformation

Ces démarches s’inscrivent dans un contexte de profonde remise en question du système commercial international. La 13ᵉ Conférence ministérielle de l’OMC, tenue à Abou Dhabi en février 2024, s’est soldée par des résultats jugés mitigés, notamment sur les politiques agricoles. Faute de consensus, les ministres ont accepté de poursuivre les négociations, qui pourraient trouver un terrain d’entente lors de la CM14 à Yaoundé. En février dernier, la Directrice Générale de l’OMC a lancé un appel pressant à la réforme de l’organisation face à une « nouvelle réalité » marquée par la résurgence du protectionnisme et l’érosion des règles multilatérales. Selon elle, le temps est venu de repenser en profondeur les mécanismes existants pour adapter l’OMC aux enjeux actuels.

Le Cameroun, futur moteur du renouveau commercial

En accueillant la CM14, le Cameroun ne se contente pas d’un rôle logistique. Il entend aussi s’affirmer comme un acteur majeur du changement. Cette ambition est portée par une vision stratégique : faire de Yaoundé un point de départ pour une réforme structurelle du commerce international. Le ministre camerounais l’a clairement exprimé lors de la clôture du Cocoa and Coffee Festival à Yaoundé : « Nous devons susciter un New Deal à Yaoundé, un nouveau départ du commerce mondial. […] Les premiers acteurs du commerce sont les producteurs, et non ceux qui achètent nos produits. »

Par cette déclaration, le Cameroun affirme une posture souveraine et réformatrice, plaçant les intérêts des pays producteurs, en particulier ceux du Sud, au centre des discussions futures. À travers une diplomatie économique active et des alliances stratégiques, le pays entend redessiner les contours d’un commerce plus équitable, plus transparent et mieux adapté aux défis du XXIe siècle.

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