Réunis à Brazzaville le 11 avril 2025, les membres du Comité de pilotage du Pref-Cemac ont validé une nouvelle matrice de réformes économiques et financières. Avec 32 mesures additionnelles, le programme vise à consolider les acquis, corriger les déséquilibres économiques et renforcer la résilience des économies des six pays de la sous-région à l’horizon 2029.
Lors de la 21ème session de son Comité de pilotage (Copil) à Brazzaville, la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) a franchi une nouvelle étape dans sa stratégie de redressement économique. Sous la présidence du ministre congolais des Finances, Christian Yoka, les participants ont examiné et adopté la matrice révisée du Programme des réformes économiques et financières (Pref-Cemac). Ce nouveau cadre stratégique intègre les orientations issues du sommet extraordinaire des chefs d’État tenu en décembre 2024, ainsi que les recommandations des institutions communautaires et partenaires financiers.
Au cœur de cette matrice, 32 mesures additionnelles ont été adoptées. Elles se répartissent en trois volets essentiels : 11 pour renforcer la politique budgétaire, 19 dédiées à la politique monétaire et à la stabilité du système financier, et 2 pour appuyer les réformes structurelles. L’objectif : soutenir la viabilité des finances publiques, renforcer la résilience du secteur bancaire, améliorer la balance extérieure et favoriser une diversification économique effective. Selon Christian Yoka, « ces mesures sont essentielles pour préserver les acquis du Pref et atteindre les objectifs de transformation structurelle fixés à l’horizon 2029 ».
Les premiers effets du Pref-Cemac sont déjà perceptibles. Après les chocs économiques de 2016 et 2020, marqués par une récession profonde, la Cemac est parvenue à inverser la tendance. Le taux de croissance du PIB réel est remonté à 2,6 % en 2024 contre 1,9 % en 2023, avec des prévisions à 2,9 % en 2025 et 3,6 % en 2026. L’inflation, quant à elle, est passée de 5,6 % en 2023 à 4,1 % en 2024. Les réserves de change ont également progressé, couvrant 4,6 mois d’importations.
Malgré ces signaux positifs, les experts restent prudents. La faiblesse persistante de la croissance, le surendettement des États et les risques pesant sur la position extérieure de la région demeurent préoccupants. Pour y faire face, la mise en œuvre rigoureuse des réformes reste cruciale. « Nous devons redoubler d’efforts pour garantir la réussite de cette nouvelle phase du Pref », a insisté Christian Yoka.
En marge des discussions économiques, le Comité a également abordé deux autres dossiers majeurs : l’opérationnalisation du marché financier unifié de la Cemac et l’utilisation du reliquat des fonds Covid-19 encore disponibles à la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (Bdeac). Ces fonds visent à renforcer les systèmes de santé nationaux et soutenir les économies encore fragilisées par les effets de la pandémie. Avec cette nouvelle feuille de route, la Cemac entend faire de la transformation économique une réalité durable, portée par des institutions renforcées, un secteur privé dynamisé et une intégration régionale approfondie.