Inclusion financière – Les microfinances collectent 456 milliards FCFA de dépôts à fin 2024

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Malgré leur part de marché encore modeste face aux banques commerciales, les établissements de microfinance de deuxième catégorie poursuivent leur croissance. Avec une prédominance des dépôts à vue et des crédits à court terme, ces institutions jouent un rôle crucial dans le financement des populations exclues du circuit bancaire traditionnel.

Au 31 décembre 2024, les 75 établissements de microfinance (EMF) de deuxième catégorie actifs au Cameroun ont collecté un total de 456 milliards FCFA de dépôts, selon les données du Comité national économique et financier (CNEF). Ces dépôts sont en majorité constitués de comptes à vue, qui représentent 74,2 % de l’ensemble, traduisant la préférence des clients pour la liquidité plutôt que la rentabilité.

Cette manne financière est cependant concentrée : cinq institutions totalisent près de 40 % des dépôts. En tête, Express Union Finance détient 42,1 milliards FCFA (9,24 %), suivie de First Trust (39,9 milliards), Community Credit Company (34,5 milliards), Advans (28,7 milliards) et CDS (28,1 milliards).

Sur le plan des crédits, les EMF ont injecté 374 milliards FCFA dans l’économie, principalement sous forme de prêts à court terme (61,3 %). Les crédits à moyen terme atteignent 57,4 milliards FCFA (12,6 %), tandis que les crédits à long terme culminent à 119 milliards FCFA (26,1 %). Là encore, First Trust se démarque avec 38,7 milliards FCFA accordés, suivi d’Advans (35,7 milliards), Acep (34,9 milliards), Community Credit Company (32,1 milliards) et CDS (26,9 milliards).

Malgré une dynamique de croissance notable, la place des EMF reste marginale comparée aux 19 banques commerciales du pays. À fin 2024, ces dernières totalisent 8 351,6 milliards FCFA de dépôts pour 6 060,2 milliards FCFA de crédits. Un écart considérable, mais les microfinances se distinguent par leur capacité à toucher les couches les plus vulnérables de la population.

Le Cameroun compte au total 378 établissements de microfinance, dont 301 de première catégorie, 75 de deuxième, et 2 de troisième. Ces structures, bien qu’encore limitées en volume, restent essentielles à l’inclusion financière, en desservant des zones rurales et des populations informelles souvent ignorées par les banques traditionnelles. Leur montée en puissance témoigne d’un besoin croissant d’alternatives accessibles dans le paysage financier camerounais.

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