Dans son dernier rapport sur l’activité des établissements de paiement, le Comité national économique et financier (Cnef) du Cameroun met en lumière les perspectives de croissance du mobile money et les conditions nécessaires pour en maximiser l’impact sur l’inclusion financière.
Le mobile money apparaît comme un levier clé pour améliorer l’inclusion financière au Cameroun. Selon le rapport du Cnef couvrant l’activité des établissements de paiement jusqu’à fin mars 2024, cet outil pourrait faire passer l’indice national d’inclusion financière de 0,25 en 2023 à 0,3 d’ici 2026 et à 0,5 en 2035. Ce bond permettrait au pays de rejoindre, respectivement, la catégorie des pays à inclusion moyenne puis celle à inclusion élevée (tranche inférieure). Toutefois, pour atteindre ces objectifs, plusieurs actions coordonnées sont indispensables.
Le rapport recommande au gouvernement d’améliorer les infrastructures favorisant l’usage de la téléphonie mobile, notamment en matière d’accès à Internet et à l’énergie électrique. Il est aussi crucial de rendre les documents d’identification plus accessibles et sécurisés. Cela faciliterait l’ouverture de comptes bancaires en ligne, un préalable à une meilleure interaction entre mobile money et mobile banking. Des mesures incitatives pour encourager l’usage des services de paiement sont également préconisées.
La Banque des États de l’Afrique Centrale (Beac) est appelée à simplifier et accélérer l’ouverture de comptes pour les établissements de paiement. Pour sa part, le Cnef devrait réaliser une étude sur la tarification des nano crédits à partir des ressources propres de ces établissements. Il est également suggéré la création, en collaboration avec les établissements de paiement, d’une base de données clients afin de faciliter le scoring de crédit à moyen terme.
Trois principales actions sont attendues de ces acteurs : intensifier les campagnes marketing à destination des usagers, adopter des mesures incitatives pour accroître le taux d’activité des comptes mobile money, notamment via la réduction des frais de transaction, et enfin améliorer la qualité et la disponibilité du réseau de communication.
La mobilisation de l’ensemble des parties prenantes — gouvernement, banque centrale, Cnef et établissements de paiement — est cruciale pour tirer pleinement profit du potentiel du mobile money. L’atteinte des objectifs projetés repose sur la synergie des efforts pour bâtir un écosystème plus inclusif et résilient.