Cinq mois après l’effondrement dramatique de la falaise de Dschang, le gouvernement camerounais annonce un budget de 3 milliards FCFA pour restaurer ce tronçon stratégique. Malgré un lancement officiel des travaux, le chantier reste bloqué par des lenteurs administratives et des conditions climatiques défavorables.
Le 5 novembre 2024, l’effondrement brutal de la falaise de Dschang a coûté la vie à au moins cinq personnes et isolé temporairement les régions de l’Ouest et du Littoral. Depuis, les usagers sont contraints d’emprunter une voie de contournement d’urgence, allongeant considérablement les trajets entre Dschang et Douala. Face à cette situation, l’État camerounais a débloqué une enveloppe de 3 milliards FCFA pour restaurer cet axe vital, comme annoncé lors de la revue des projets routiers lancée le 14 avril 2025.
Attribué à l’entreprise chinoise China First Highway Engineering Corporation (CFHEC), le chantier a officiellement été lancé le 15 mars par le ministre des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi. Pourtant, un mois plus tard, aucun engin ne s’active encore sur le site. Selon le maître d’ouvrage, deux principaux blocages retardent le démarrage effectif : la non-signature des contrats avec l’entreprise adjudicataire et le maître d’œuvre ECTA-BTP, ainsi qu’une pluviométrie intense dans la région.
Les travaux, estimés à quatre mois, comprennent l’installation du chantier, le nettoyage de l’emprise, les terrassements et le maintien de la circulation. Cependant, la date de livraison reste incertaine en l’absence de notification officielle de l’ordre de service. La réouverture de cette voie est cruciale pour la fluidité du trafic et la relance économique entre l’Ouest et le Littoral.
Au-delà de la reconstruction, le gouvernement envisage un réaménagement du tracé de la falaise. Le ministre a annoncé, le 18 février 2025, que des études géotechniques et hydrauliques menées avec le Laboratoire national de génie civil pointent vers une solution réduisant la sinuosité du parcours, souvent à l’origine d’accidents. Une perspective qui pourrait durablement sécuriser cette portion de route désormais emblématique.