Le gouvernement camerounais a remis, le 15 avril 2025, six tracteurs à quatre agropoles spécialisés dans les filières manioc, maïs, bovine et laitière. Cet appui s’inscrit dans une politique de modernisation de l’agriculture, afin de renforcer la sécurité alimentaire et réduire la dépendance aux importations.
Le ministre de l’Économie, Alamine Ousmane Mey, a remis officiellement six tracteurs d’une puissance de 100 chevaux à quatre agropoles implantés à Ntui (Centre), Batouri (Est), Ouro-Dolé (Nord) et Ngaoundéré (Adamaoua). Coût global de l’opération : 180 millions de FCFA. L’objectif de cet appui est clair : renforcer la productivité des exploitations rurales dans les filières clés que sont le manioc, le maïs, la viande bovine et le lait. « Ce don de matériel agricole est une réponse aux défis de la productivité dans le monde rural », a souligné le ministre, insistant sur l’engagement du gouvernement à garantir la sécurité alimentaire du pays.
Le soutien aux agropoles intervient dans un contexte où le Cameroun fait face à un déficit structurel dans plusieurs filières agricoles. Dans la production laitière, la demande annuelle nationale avoisine les 300 000 tonnes, alors que l’offre locale stagne à 185 570 tonnes. Ce déficit de 120 000 tonnes entraîne d’importantes importations, pesant sur les finances publiques.
En 2023, selon l’Institut national de la statistique (INS), plus de 37 800 tonnes de produits laitiers ont été importées pour un coût de 75,6 milliards de FCFA. Le secteur du maïs, essentiel pour l’alimentation humaine et animale, n’échappe pas à cette dynamique, avec près de 40 000 tonnes importées en 2023.
Les agropoles ciblées sont perçues comme des pôles de transformation structurelle de l’agriculture. Ils visent à améliorer les rendements, structurer les chaînes de valeur et créer de la valeur ajoutée en milieu rural. À travers ces investissements, l’État ambitionne de réduire les importations, d’accroître l’autosuffisance alimentaire et de stimuler l’économie locale.
Cet appui s’inscrit dans une stratégie plus large de modernisation de l’agriculture camerounaise. En dotant les zones rurales de moyens mécaniques modernes, le gouvernement entend accompagner la transition vers une agriculture plus productive, durable et résiliente. Une orientation qui s’aligne avec les objectifs de développement durable et la quête de souveraineté alimentaire du pays.