Le Cameroun s’engage dans une nouvelle étape décisive pour relier ses deux principales métropoles par une autoroute moderne. La phase 2 du projet autoroutier entre Yaoundé et Douala, longue de 141 km, devrait bénéficier d’un financement mixte en discussion avec Exim Bank China et Standard Chartered Bank. Le démarrage des travaux est prévu pour le second semestre 2025.
Le ministère des Travaux publics (Mintp) a récemment levé le voile sur le coût prévisionnel de la deuxième phase de l’autoroute Yaoundé-Douala. Le projet est estimé à 1 072 milliards FCFA TTC, soit environ 899,3 milliards hors taxes. Cette phase couvrira 141 km d’autoroute principale et près de 40 km de bretelles de raccordement, selon les chiffres officiels.
Pour mener à bien ce projet, le gouvernement camerounais explore plusieurs pistes de financement. Deux grandes institutions financières sont sollicitées : l’Exim Bank of China et la Standard Chartered Bank de Londres. Si les montants exacts à allouer par chaque partenaire ne sont pas encore définis, le Mintp ambitionne de finaliser le financement pour les 40 premiers kilomètres d’ici fin août 2025.
Le ministère espère lancer les travaux au second semestre 2025, avec une livraison de l’autoroute prévue au second semestre 2028. Trois années de travaux sont projetées, sous réserve de la disponibilité des financements et de la libération des emprises.
La phase I du projet, lancée en 2014, reste marquée par de nombreux retards. Initialement prévue pour 284 milliards FCFA, elle aura finalement coûté près de 350 milliards FCFA et duré huit ans. La société China First Highway Engineering Corporation (Cfhec), en charge des travaux, fait actuellement face à des blocages sur le terrain dus à l’opposition des riverains.
Les populations exigent le paiement d’indemnisations avant toute libération de sites. À ce jour, seuls cinq kilomètres ont été dégagés. Le Mintp attend pour juin 2025 un décret du Premier ministre autorisant le versement des indemnisations pour les 32 premiers kilomètres du tracé.
Considérée comme une infrastructure stratégique, l’autoroute Yaoundé-Douala vise à fluidifier le trafic entre les deux plus grandes villes du pays, et à renforcer l’attractivité économique du corridor logistique national. Le succès de cette phase II sera déterminant pour la suite du projet.
