Secteur bancaire – Les banques entre domination, émergence et digitalisation

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Avec près de 8 000 milliards FCFA de dépôts cumulés et une croissance globale de 2,58 %, le paysage bancaire camerounais affiche une vitalité remarquable. Entre poids lourds historiques, nouveaux entrants prometteurs et avancées numériques, le secteur se réinvente dans un contexte régional prudentiel plus strict.

Selon les données du Conseil National des Établissements Financiers (CNEF), les dépôts dans les banques camerounaises ont atteint 8 000 milliards FCFA, en hausse de 2,58 % sur le semestre. Le marché reste dominé par Afriland First Bank avec 1 507 milliards FCFA, suivie de Société Générale Cameroun (1 079 milliards) et de la Banque Atlantique (847,9 milliards). SCB et UBA ferment le top 5 avec respectivement 689,2 et 620 milliards FCFA.

Si la croissance reste modérée dans l’ensemble, certains établissements affichent des hausses impressionnantes. Bange Bank se distingue avec une progression de 171 %, suivie par Access Bank (+25,6 %). CCA, UBC et BAC enregistrent également des croissances à deux chiffres, confirmant la dynamique d’un secteur en pleine mutation.

L’analyse comparative de 2023 révèle des glissements notables : CCA et Ecobank progressent chacun d’une place pour s’installer aux 6e et 8e rangs, tandis que BICEC recule en 7e position malgré ses 564 milliards FCFA de dépôts. Le duo AFB-SGC reste largement en tête, captant à eux seuls près d’un tiers des dépôts bancaires.

La digitalisation des services bancaires s’intensifie. Applications mobiles, plateformes en ligne et présence sur les réseaux sociaux deviennent des outils essentiels pour toucher une clientèle connectée. Cette transition numérique vise à renforcer l’inclusion financière et améliorer l’expérience client, tout en stimulant la compétitivité entre établissements.

Le 15 juillet 2024 marque l’entrée d’Africa Golden Bank sur le marché, à la suite de l’obtention de son agrément du ministère des Finances. Ce nouvel établissement entend jouer un rôle actif dans l’élargissement de l’accès aux services financiers.

À l’échelle régionale, la 42e session du Conseil des Ministres de l’UEAC a conduit à une révision des taux de pondération des engagements souverains. Le Gabon voit son taux passer de 65 % à 100 %, augmentant la prudence des banques vis-à-vis de ses titres. Le Cameroun, grâce à un mécanisme de garantie étatique, conserve un taux de pondération nul pour ses émissions.

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