Le Cameroun obtient deux importants financements multilatéraux pour relancer des projets routiers stratégiques dans les régions du Nord et du Sud. Ces investissements visent à désenclaver les zones reculées, améliorer les accès logistiques et renforcer l’intégration régionale.
Le président Paul Biya a signé, le 8 avril 2025, deux décrets autorisant le ministre de l’Économie à conclure des accords de prêt avec la Banque islamique de développement (BID) et la Banque africaine de développement (BAD). Ces prêts totalisent près de 133 milliards de FCFA et permettront de relancer des chantiers routiers majeurs. Ils visent particulièrement les régions du Nord, souvent enclavées, et le Sud, où se trouve le port en eau profonde de Kribi.
Le financement principal, d’un montant de 107,4 milliards FCFA, provient de la BID. Il servira à la construction du tronçon Ngatt-Febadi-Likok, long d’environ 120 kilomètres. Ce segment constitue la phase II du corridor stratégique Batchenga-Ntui-Yoko-Tibati-Ngaoundéré. Ce projet, en attente depuis près d’une décennie, vise à améliorer la circulation des marchandises et à renforcer les échanges entre les localités du Nord et les pôles économiques du pays. Plus de 5 000 emplois directs pourraient être créés durant les travaux.
Le second prêt, accordé par la BAD, porte sur 39,6 millions d’euros (environ 26 milliards FCFA). Il concerne la phase II du Projet d’aménagement des routes de la zone industrielle de Kribi (PARZIK). Ce chantier est crucial pour fluidifier l’accès au port en eau profonde, pivot stratégique des exportations camerounaises. Le gouvernement table sur une hausse de 30 % du trafic portuaire d’ici 2030, ce qui pourrait significativement accroître les recettes douanières.
Ces projets s’inscrivent dans une stratégie plus large visant à faire du Cameroun un carrefour logistique en Afrique centrale. Ils devraient favoriser les échanges avec des pays voisins tels que le Tchad, le Nigeria ou la République centrafricaine. Toutefois, leur succès dépendra de la capacité des autorités à relever les défis d’exécution et à respecter les délais de réalisation.